RDC: Thierry Mbulamoko prend les commandes de l’APLC en remplacement de Ghislain Kikangala

Un nouveau dirigeant nommé à la tête de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC). Il s’agit de Thierry Mbulamoko.

Ce dernier remplace à ce poste Ghislain Kikangala et devra continuer la lutte contre la corruption, une des priorités du Chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi.

Le Coordonnateur sortant de l’APLC, Ghislain Kikangala, a remercié le Chef de l’Etat congolais pour la confiance qu’il a placée en sa personne et souhaite bon mandat à son successeur.

« Ma mission à la tête de l’Agence de prévention et de lutte contre la Corruption a pris fin mais l’APLC continue. Reconnaissance éternelle au Président de la République Félix Antoine-Tshisekedi pour la confiance placée en moi », a dit Ghislain Kikangala.

Rappelons que le Président congolais, Félix Tshisekedi, a créé cette structure par ordonnance n° 20/013 bis du 17 mars 2020 portant création, organisation et fonctionnement d’un service spécialisé dénommé Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption (APLC).

La création de cette Agence rattachée au cabinet du Président de la République a été dictée par « l’impératif de détecter et de décourager, de façon plus efficace, les transferts internationaux d’avoirs illicitement acquis et de garantir le respect des principes de bonne gestion des affaires et des biens publics, d’équité, de responsabilité et d’égalité devant la Loi

Les missions dévolues à cette agence sont entre autres :

  1. Analyser, examiner et étudier tout indice, soupçon, acte, information ou rapport relatif à la corruption, au blanchiment des capitaux et/ou à des infractions assimilées qui serait porté à l’attention du Président de la République ou de ses services et de lui proposer des mesures appropriées de détection, de prévention et de sanction desdits comportements de manière plus efficace, des procédures de confiscation des produits illicites et de recouvrement des avoirs, revenus et autres profits obtenus au moyen de ces infractions, le tout dans le respect de la Constitution et des lois de la République ;
  2. Dans l’éventualité où une enquête est déclenchée : réunir et établir des preuves suffisantes de corruption et des actes assimilés, avec pouvoir d’entendre toute personne ; faire requérir la mise en cause de la personne ou entité concernée et, le cas échéant, son inculpation et des poursuites par les instances judiciaires compétentes ; s’assurer que le dossier ainsi constitué et toutes ses pièces soient effectivement transmis et déposés auprès de l’organe judiciaire compétent et des poursuites effectivement engagées ; veiller à ce que les conséquences de la corruption et des faits assimilés soient réparées, notamment par l’annulation ou la rescision d’un contrat, le retrait d’une concession ou de tout autre acte juridique analogue ou que soit prise toute autre mesure corrective ;
  3. Prendre les dispositions appropriées pour : assurer une protection efficace des témoins et des experts contre les représailles ou les actes d’intimidation dont ils feraient l’objet pour leur intervention tendant à caractériser les faits considérés ; assurer la même protection à toute personne qui, de bonne foi et sur la base de soupçons raisonnables, signalera ou aura signalé à l’Agence des faits concernant les infractions ici visées ; encourager les personnes ayant participé à la commission d’une telle infraction à coopérer avec l’Agence ;
  4. Accompagner les entités ou personnes qui ont subi un préjudice du fait d’un acte de corruption, de blanchiment des capitaux ou d’une infraction y assimilée lorsqu’elles envisagent d’engager une action en justice pour en demander réparation à ceux dont la responsabilité sera établie ;
  5. Rechercher les opportunités d’accès à l’appui d’organismes internationaux afin de renforcer ses capacités d’enquêter et d’initier des poursuites pour mieux lutter contre la grande corruption en République Démocratique du Congo ;
  6. Collaborer avec les personnes, autorités, institutions et organisations de la société civile notamment qui, au niveau tant local qu’international, pourraient disposer d’éléments en rapport avec la corruption et les faits assimilés recueillis dans l’exercice de leurs propres attributions ;
  7. Concourir à l’élaboration et à la mise en œuvre effective des stratégies et mesures anticorruption à différents niveaux ;
  8.  Participer à la coordination administrative et centraliser puis diffuser les informations permettant d’aider à prévenir et à détecter les faits de corruption et des infractions y assimilées

Mais, contre toute attente, les actions de cette Agence vont refroidir après un scandale de corruption qui a mis en cause quelques hauts responsables de cette structure rattachée à la présidence de la République Démocratique du Congo.

Deux directeurs de l’APLC ont été filmés en train de percevoir une somme, à titre de caution, auprès du Directeur général de la banque de Access Bank.

Dans ce dossier, le patron de l’APLC a même été mis en garde à vue au Parquet Général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, le 18 décembre 2020, puis relaxé un jour après son audition.

Ce remplacement serait peut-être une bonne chose pour redynamiser les actions de cette Agence qui restent salvatrices dans un environnement pollué par la corruption et le détournement des deniers publics.

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