RDC: L’Union sacrée de la nation tiendra t- elle longtemps sans Kabund?

Jean Marc Kabund en échange avec les cadres de la Mosaïque PPRD

La session parlementaire de mars s’ouvre ce mardi 15 mars à l’hémicycle du Palais du peuple. Parmi les grands absents, l’on compte le premier vice président de l’Assemblée nationale et acteur majeur de la famille politique du chef, Jean Marc Kabund. Aux dernières nouvelles, ce dernier n’est pas encore rentré de la Grande Bretagne où il est parti pour des soins de santé après sa démission du bureau de l’Assemblée nationale le 17 janvier. Certains médias parlent déjà de l’exil politique de cet allié de taille de Félix Tshisekedi.

Architecte en amont de l’union sacrée

Si le 31 décembre 2021 au soir, Modeste Bahati Lukwebo est nommé informateur par Félix Tshisekedi et s’attela à la constitution d’une nouvelle majorité parlementaire qui portera la dénomination d’union sacrée de la nation, tous les esprits avertis savent que le travail était réalisé en amont par Jean Marc Kabund et Félix Tshisekedi lui-même.

Il n’a échappé à personne que, le 3 janvier 2021, 302 députés nationaux ont répondu favorablement à l’invitation de Félix Tshisekedi, qui souhaitait les réunir avant le début de la session extraordinaire. 302 élus, furent emmenés par Jean-Marc Kabund-a-Kabund, encore président intérimaire de l’UDPS, sur les 500 que compte l’Assemblée nationale.

C’est ce qui permit à Bahati Lukwebo de dégager une majorité parlementaire, chère à Félix Tshisekedi.

Modeste Bahati Lukwebo avait 30 jours, renouvelables une seule fois, pour tenter de constituer une nouvelle majorité parlementaire autour du chef de l’État. Cela faisait suite à « la fin de l’accord politique entre les forces politiques membres du Cap pour le Changement [Cach] et celles du Front commun pour le Congo [FCC] », a expliqué le président congolais, l’idée étant de former « un gouvernement de coalition représentatif de ces deux regroupements politiques: « Mais cette histoire d’informateur, ce fut juste une formalité », commente un membre du cabinet de Félix Tshisekedi. Et une autre source de conclure : « C’est Jean-Marc Kabund et le chef de l’État lui-même qui ont fait tout le travail en amont.

« En ce jour, je prends la décision de démissionner de mes fonctions de premier vice-président de l’Assemblée nationale », a-t-il écrit sur son compte Twitter. Le président intérimaire du parti présidentiel, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) affirme que par cette décision, il ouvre « une nouvelle page de l’histoire ».

« Une histoire qui sera écrite avec la sueur de notre front, qui coulera chaque jour qu’on affrontera les brimades, humiliations et tortures« , avait tweeté l’ancien président ad interim de l’Udps, Jean Marc Kabund.

Christophe Mboso sur une chaise éjectable

Quand on revoie l’empressement avec lequel le président de l’Assemblée nationale Christophe Mboso s’était dépêché chez Jean Marc Kabund dont le domicile avait subi l’assaut des éléments de la Garde Républicaine le 12 janvier de l’année en cours, on peut bien comprendre pourquoi cette agitation. Eh bien, le plus âgé des députés nationaux doit sa reconduction comme speaker de la chambre basse du Parlement à l’initiateur de « Décision finale ». L’un de ses proches qui avaient accompagné le doyen au quartier Kingabwa ne cessait de regretter la démission de cet oiseau rare qui a pu concrétiser la vision du Chef de l’état :

 » C’est fini, nos jours sont comptés ».

L’on apprend des sources sûres que la seule raison du refus de Christophe Mboso de délivrer l’ordre de mission à son collègue du bureau pour des soins à l’étranger était la peur de ne plus le revoir durant un bon moment. Ni était l’insistance du Chef de l’état, Christophe Mboso tenterait encore de convaincre Jean Marc Kabund de ne pas quitter la barque Union sacrée. Mais hélas, le vin était tiré, il fallait le boire.

Bahati Lukwebo en mauvaise posture

L’on se souviendra que la désignation du professeur Bahati Lukwebo, actuel président du Sénat, comme informateur par Félix Tshisekedi, n’avait pas été vu d’un bon oeil par certains de alliés politiques du président de la République.

Au sein de Cach, le rapprochement n’avait pas, immédiatement, convaincu. L’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kamerhe se méfiait de ce transfuge originaire. L’ancien directeur de cabinet du chef de l’État, étant du Sud-Kivu – les deux se disputaient le leadership de la province. Mais quelques temps après, Kamerhe est tombé, condamné au mois de juin 2021 à vingt ans de prison pour détournement de fonds et corruption. Modeste Bahati, selon certains cadres de l’UNC, aurait applaudi cette arrestation. Cependant, l’aigle de Walungu est un homme libre aujourd’hui et prêt à prendre sa révanche, un plat qui se mange froidement et ce n’est pas Lukwebo qui échappera.

Un autre meneur d’hommes à ne pas négliger et qui se dit roulé par celui que l’on appelle Maradona qui contrôle encore cette majorité, c’est bien Moise Katumbi dont certains ministres viennent de quitter Ensemble pour la République.

L’homme à la cravate rouge, Matata Ponyo Mapon, celui là qui a accusé le même Bahati Lukwebo de le priver de ses droits les plus fondamentaux et qui a voulu le voir pourrir en prison ne pourrait que jurer par le départ du président de l’Afdc-A qui, raconte-t- on, s’est déjà, copieusement, servi en suçant le trésor public de l’état comme d’habitude.

Une session de tous les enjeux

Tout compte fait, la session du mois de mars semble réserver beaucoup de surprises au vu des enjeux à venir. A l’approche des élections prévues en 2023, l’heure est au rappel des troupes. Du côté du FCC, l’épouse du chef de l’état honoraire et sénateur à vie Joseph Kabila, Marie Olive Lembe, vient d’annoncer la candidature de ce dernier comme président de la République en 2023, les militants du PPRD et autres admirateurs du Rais ne jurent que par son come-back.

De quoi dire que la guerre s’annonce rude dans les jours à venir et sans Jean Marc Kabund, l’homme qui était prêt à encaisser tous les coups au nom de l’Udps et pour le maintien de Félix Tshisekedi, il y a de quoi dire qu’il y a péril dans la demeure de l’Union sacrée de la nation. Et comme le malheur ne vient jamais seul, on se demande bien, au moment où Tshisekedi fils est au soin à l’étranger comme JMK, qui serait à la manœuvre pour veiller à la case Union sacrée qui pourrait prendre feu à tout moment au vu des turpitudes dont ont fait preuve les élus du peuple qui siègent dans les deux chambres pour le compte de ?

Ironie du sort!

Sam Nzita

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