Le dernier message des évêques membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo, CENCO sur la stigmatisation des swahiliphones n’a pas eu un écho favorable auprès de l’opinion nationale en cette période très particulière où la nation congolaise est appelée à plus de cohésion nationale.
En effet, les prélats catholiques ont, encore, publié dans le même mois de février, un autre message pour dénoncer la stigmatisation des personnes parlant la langue swahili.
Cependant, le constat est bien le contraire dans la ville capitale de la République Démocratique du Congo, Kinshasa et à l’espace Grand Katanga où les personnes parlant le Tshiluba et originaires de l’espace Grand Kasaï, les Bena Kasaï( Baluba du Kasaï) sont stigmatisés. Aujourd’hui les kinois et les baluba vivent en chien et chat. Pour les kinois, les Bena Kasaï sont les auteurs de tous les maux qu’ils subissent depuis l’arrivée de leur frère au pouvoir. Ces derniers sont traités de tous les mots. On peut ainsi entendre dans les rues de Kinshasa des propos qui frisent la stigmatisation lancés aux conducteurs des moto taxi à majorité originaires de l’espace Grand Kasaï communément appelés « Wewa ». Ces derniers sont traités de mangeurs de viande de chien et de chat: » qu’est ce qui peut sortir de bon de la tête d’un mangeur de la viande de chien ou de chat« , peut on entendre dans les rues de Kinshasa. Un autre constat très amer est que les Bena Kasaï ne sont plus acceptés comme locataires par certains propriétaires des maisons à Kinshasa comme dans l’espace Grand Katanga. Ils sont accusés des vrais escrocs prêts à détourner des maisons de leurs anciens bailleurs en complicité avec leurs frères juristes et majoritaires dans les instances judiciaires.
Des femmes victimes
Les plus grandes victimes dans cette stigmatisation qui prend de plus en plus de l’ampleur et dont les médias ne parlent pas assez s’avèrent les femmes originaires de l’espace Grand Kasaï. Elles sont, généralement, surtout les brunes taxées des sorcières et des vraies pisseuses au lit souvent volages: » Ko meka ko zuwa mwasi ya pembe ya muluba te. Ba ndoki wana basubaka na mbeto » pour dire n’ose pas prendre une femme Kasaiennes, ce sont des pisseuses au lit et des sorcières. Elles sont réputées toujours mal habillées et sentant mauvais:
» boni bilamba ba couleurs ebele ebele lokola basi ya Baluba boye? », pour dire c’est quoi cette manière de s’habiller en multicolore comme des femmes Luba? ».
Certains commentaires dans la ville laissent perplexes: » banda bazua pouvoir bakomisi Kisasa salite lokola mapango na bango » pour dire depuis que les Kasaiens sont au pouvoir, la ville de Kinshasa est devenue très sale comme leurs parcelles souvent mal entretenus.
Des vrais entrepreneurs
Il y a lieu de dénoncer aussi le comportement pas souvent catholique des Bena Kasaï réputés trop arrogants, des vrais menteurs, viveurs et souvent méchants. C’est plus facile d’assister à des bagarres provoqués par ces derniers dans les coins et quartiers de Kinshasa sans oublier les disputes. Cependant, les Bena Kasaï se révèlent parmi les plus courageux des populations congolaises qui savent entreprendre. Ils sont dans tous les secteurs de la vie, du formel à l’informel. Ils vivent sans complexes et se retrouvent à la conquête de toutes les provinces. Ils ont conquis des quartiers entiers souvent négligés par les Kinois et sont proprietaires des plusieurs petites et moyennes entreprises à Kinshasa. D’où le surnom de » Juifs congolais ». Ils ont souvent été en antipodes au Katanga. Plusieurs fois chassés, ils sont revenus dans cette partie riche et plus proches d’eux. Ce sont les mêmes Bena Kasaï qui ont initié les Boyomais dans la province orientale à l’expertise de l’or et du diamant avant la conquête des expatriés Libano-indo-pakistanais.
Jalousie mal placée
Viveurs, les hommes originaires de l’espace Grand Kasaï sont prêts à tout pour conquérir une femme dans un bar . Ils peuvent tout vilipender ou exhiber juste pour atteindre leur proie. De la danse mutswashi, à l’offre des boissons et exhibition des billets d’argent:
» n’aie jamais comme rival un Kasaien. Il est prêt à tout pour t’anéantir et partout où il passe, il n’y a plus rien à espérer, confie un swahili à son frère. Il semblerait que les hommes Kasaiens sont très robustes et très performants au lit après leur bon repas bio constitué de Kankoto ( patte de maïs), pondu ya mayi mayi (feuilles de manioc) et un peu de poissons salés pimentés. D’où une crise de jalousie de la part des certaines victimes.
D’où viennent les accusations de la CENCO ?
Quand l’on parcours le dernier message de la CENCO sur cette question qui risque de mettre de l’huile dans le feu, l’on se demande comment les éléments de preuve pas palpables dans ce message ont été récoltés et à quel moment ?
Un congolais très révolté par ce message a posté ce qui suit :
» Plusieurs de nos compatriotes swahiliphones ont été exécutés en masse à Goma par l’armée rwandaise et ses supplétifs M23/AFC.
Jusqu’à ce jour, aucune condamnation claire de la Cenco !
Ils sont martyrisés quotidiennement par les RDF/M23. Plusieurs jeunes swahiliphones ont été même massacrés.
Toujours pas de condamnation de la Cenco !
Curieusement, cette même Cenco vient pourtant, en renfort du #PoisonRwandais, annoncer des attaques contre les swahiliphones et propager ce gros mensonge dans le seul objectif de diviser les Congolais.
Chers évêques membres de la Cenco, donnez-nous des noms, des adresses des victimes et les autorités vont prendre des dispositions.
Nous tous, dans nos rôles respectifs en tant que Congolais, nous devons nous assurer de préserver, en ce temps de crise, ce que nous avons de plus cher : notre Unité.
Dans leur message, les évêques de l’église catholique romaine accusent certains prédicateurs et évangélistes d’origine Bena Kasaï d’encourager leurs fidèles à se déchaîner sur les personnes parlant la langue swahili, la même parlée aussi dans certains pays situés à l’est de la RDC dont le Rwanda, Burundi, Ouganda, Kenya, Tanzanie, Zambie…
Un autre internaute écrit ceci: » au lieu d’être préoccupés par l’état de santé du Pape, ils sont dans des choses sans lendemain et mondaines. Ils doivent avoir un agenda caché et veulent nous faire gober une machination made in Rwanda. Heureusement que nous les connaissons déjà comme dit la Bible : » aux derniers jours, vous les reconnaîtrez par leurs œuvres « .
In fine, l’heure n’est pas à la stigmatisation qui n’est pas « Congolais ».
« L’illumination crée la compréhension, la compréhension crée l’amour, l’amour crée la patience, la patience crée l’unité(Malcolm X).
Don Petit N’kiar
