RDC : le poids de l’opposition face à Tshisekedi

 Martin Fayulu et Matata Ponyo© Fournis par dw.com Martin Fayulu et Matata Ponyo

Le 11 mai, Martin Fayulu et Augustin Matata Ponyo, tous deux candidats à l’élection présidentielle de 2023, se sont rencontrés pour évoquer les questions importantes pour la RDC à leurs yeux.

Selon plusieurs médias sur place à Kinshasa, la rencontre entre les deux hommes a duré deux heures avec un focus sur le bloc patriotique, qui regroupe en son sein des organisations catholiques et protestantes, des mouvements citoyens ainsi que des partis d’opposition.

Une organisation mise en place pour obtenir des réformes consensuelles avant l’élection de 2023.

Cela a donné lieu à un certain nombre de spéculations mais il n’y a pas eu de réunion structurée ou formalisée de l’opposition face au président Félix Tshisekedi.

Dany Ayidale directeur résident en RDC du National Democratic Institute, précise qu’à l’heure actuelle, le président congolais dispose d’une majorité assez forte au Parlement et contrôle assez bien le gouvernement et les différentes provinces du pays.

L’opposition devra donc démontrer sa capacité de cohésion et de proposition, insiste Dany Ayida.

« Il y a pas mal d’acteurs clés qu’on connaît en RDC par leur parti politique et qui ont des capacités d’action évidentes mais les chamboulements au sein de la classe politique ont amené un certain nombre d’entre eux à garder le silence. Donc, on ne sait plus trop à quel niveau ils se trouvent. La majorité de ceux que l’on connaît qui pilotent les formations politiques et les regroupements les plus représentatifs sont associés au gouvernement actuel. Au cours des mois à venir, on verra s’il y aura une alliance réelle qui se dessine en faveur d’une opposition avec une plateforme de propositions et on verra si la population adhère ou pas, » conclut l’expert du NDI.

Avancer en rang dispersé ?

Pour Augustin Muhesi, professeur de sciences politiques à l’université catholique du Graben, à Butembo, une opposition unie pourrait représenter un contrepoids face à l’actuel président.

Cependant, la question est de savoir si la classe politique congolaise est en mesure de s’unir autour d’une opposition.

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« La classe politique congolaise est caractérisée par de fortes divisions liées notamment au déficit idéologique, au déficit d’un projet commun, explique Augustin Muhesi. On constate un mouvement de vagabondage politique où les acteurs politiques quittent un camp pour un autre. Et le plus souvent, ils sont prêts à soutenir la candidature de celui qui est au pouvoir parce qu’il est considéré comme détenant les moyens politiques, les moyens financiers. A moins que comme l’univers politique est aléatoire on assiste à un changement de paradigme », souligne l’enseignant.

Kabila, le come back ?

Alors quid d’un possible retour de Joseph Kabila sur la scène politique ? Pour le professeur Muhesi, cela est bien sûr le souhait des nostalgiques de l’époque Kabila.

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Mais celui-ci insiste également sur le fait que même s’il ne se présente pas, Joseph Kabila pourrait continuer à jouer dans l’ombre ou financer la candidature d’un acteur politique qui serait en mesure de les protéger, lui… et ses importants intérêts économiques.

A la demande du NDI cet article a été modifié concernant ses propos sur une présumée rencontre entre Martin Fayulu et Joseph Kabila.

Dw.com

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