Le samedi 7 décembre 2024, la salle Kampala de Kin Plaza Arjan By Rotana, située à Gombe, a accueilli une réunion clé entre la Société nationale d’électricité (Snel SA), les entreprises minières, leurs filiales et le groupe Big Five. Cet événement avait pour objectif de renforcer la coopération entre la Snel et ses principaux partenaires miniers, tout en évaluant le Master Plan 2024-2028 visant à stabiliser l’approvisionnement énergétique.
Une approche concertée pour relever les défis énergétiques
Lors de son discours, Fabrice Lusinde, Directeur général de la Snel SA, a souligné l’importance du soutien mutuel dans le financement des infrastructures électriques, notamment pour résoudre le problème de surcharge du réseau Sud. Les travaux de maintenance effectués grâce à des partenaires comme KCC, TFM et Kamoa, ont été mis en avant, avec un accent particulier sur la nécessité de transparence et de mutualisation des plans de maintenance et de transport.
Le DG Lusinde a également évoqué un accord de financement de 80 millions USD pour les activités de maintenance, tout en rappelant les investissements déjà réalisés par les miniers dans des parcs thermiques, à hauteur de 800 millions USD. Ces fonds, selon lui, auraient pu être utilisés pour construire des infrastructures pérennes, telles qu’un barrage hydroélectrique.
Des contributions notables des partenaires miniers
Les partenaires miniers, notamment KCC, Ivanhoé Mines Energy et TFM, ont présenté leurs projets de collaboration avec la Snel. Parmi eux :
• Le projet FRIPT (2010-2021) : une initiative conjointe avec KCC qui a permis la réhabilitation des infrastructures critiques à Inga pour un coût de 500 millions USD, injectant 500 MW supplémentaires dans le réseau.
• Projet Nseke : TFM a investi 100 millions USD pour stabiliser l’approvisionnement énergétique et prévoit un projet de production de 170 MW.
• Ivanhoé Mines Energy : un projet d’extension de la ligne Nseke – RO sur 48,5 km pour augmenter la capacité de transport énergétique.
• ERG et Blue Energy : des initiatives liées à la réhabilitation de la centrale hydroélectrique de Koni et au déploiement de solutions de comptage innovantes.
Des défis structurels persistants
Malgré ces avancées, la Snel opère dans un contexte difficile. Le changement climatique a impacté la production des barrages d’Inga, perturbée par des crues et des étiages sévères. À cela s’ajoutent des contraintes telles que le moratoire sur le raccordement de nouveaux clients, la réhabilitation coûteuse de plusieurs installations, et la pression exercée par les exigences des contrats miniers.
Le DG Placide Nkala Basadilua de la Gécamines a exhorté les parties prenantes à revoir les termes des contrats pour mieux refléter les réalités actuelles. Selon lui, il est crucial de travailler collectivement pour franchir le cap du déficit énergétique et envisager des solutions durables, comme la construction de nouvelles unités de production.
Priorités pour 2025 et au-delà
Pour remédier à ces défis, la Snel mise sur des mesures immédiates et à moyen terme, dont :
• La mise en œuvre d’un plan de délestage et de sauvetage du réseau.
• La réhabilitation du groupe 24 d’Inga 1 pour produire 500 MW supplémentaires d’ici 2028, avec l’appui de CNEEC.
• La modernisation du système SCADA pour un contrôle accru des données énergétiques.
Une vision commune pour l’avenir énergétique
Cette rencontre a démontré la volonté de la Snel et de ses partenaires de renforcer la communication et d’aligner leurs efforts. Consommant 68 % de l’énergie produite par la Snel, le secteur minier reste un pilier stratégique pour le développement énergétique de la RDC.
En actualisant le Master Plan et en mettant en place une planification rigoureuse dès 2025, les parties prenantes espèrent surmonter les défis et répondre aux enjeux nationaux et internationaux en matière d’énergie.
Glad NGANGA