RDC: Le Magazine Rennaissance Africaine lance un débat sur le depart ou non de la Monusco

La population de Beni est descendue dernièrement dans la rue pour réclamer le départ de la Monusco sur le sol congolais. Dans le but d’éclairer l’opinion sur cette revendication, le Magazine Renaissance africaine a organisé, le samedi 24 avril à la paroisse Notre-Dame de Fatima, une conférence-débat. Cet échange d’idées a tourné autour du thème « La Monusco face à la contestation des populations dans l’Est de la RDC ».
Dans mot d’introduction, le directeur-général de ce Magazine, Freddy Mulumba, a souligné que l’objectif de cette conférence était d’engager un débat d’idées afin d’éclairer l’opinion sur cette question.
Invité à prendre la parole, Me Nixon Kambale a planché sur les causes et perspectives découlant des manifestants contre la Monusco. Ce qui lui a permis de rappeler que la marche de la population de Beni contre la Monusco n’est pas la première du genre. Preuve, la population était descendue dans la rue pour contester contre la prise de Bukavu par Mutebusi en 2004.
Avant de se poser des questions: comment peut-on tuer les civils dans une zone occupée par les Fardc et la Monusco? C’est cette interrogation majeure qui a poussé la population à descendre dans la rue. Si la Monusco est en RDC, c’est sur demande du gouvernement congolais, a-t-il fait valoir. Et de noter que le gouvernement congolais doit être interpelé à ce sujet.
Pour lui, les actions à mener doivent être orientées vers le gouvernement congolais. Pour instaurer l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national, le gouvernement doit prendre en charge les militaires. Ces derniers doivent avoir des moyens conséquents pour bien sécuriser la population.
Pour Me Kambale, s’il faut parler de l’échec de la Monusco, il faut aussi parler de celui du gouvernement congolais.
De son côté, le directeur du bureau conjoint des droits de l’homme de la Monusco, Abdoul Aziz Thioy, a fait savoir que la Monusco a été créée pour faire face à la menace de paix en RDC. Depuis lors, elle ne travaille pas seule. Elle le fait aux côtés de l’armée nationale.
Parlant de la contribution de la Monusco, il a rappelé que la déroute de M23 a été rendue possible grâce à l’appui de son institution aux côtés des Fardc.
Pour ce qui est de manifestations de Beni, Abdoul Aziz les qualifiées de légitimes. Et de noter que la Monusco a reconnu ses insuffisances et promet des corrections.
S’agissant du départ des troupes de la Monusco, il a indiqué qu’elle n’a pas l’envie de s’éterniser en RDC. Son départ va se faire progressivement. Illustration: il commence dans l’espace Kasai et le Tanganyika. Ce, avant de s’étendre sur d’autres provinces.
Pour clore son exposé, il recommande aux Congolais de dire la vérité à la population sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Pour sa part, le professeur Jean-Claude Tshilumbayi, a focalisé sa communication sur le sous-thème « Le départ immédiat de la Monusco, une nécessité pour le retour à la paix dans l’Est de la RDC ». A ses yeux, les Nations unies ont créé la guerre en RDC. Elles doivent la terminer . La Monusco assiste impuissante aux tueries de l’Est. Elle devra partir un jour pour permettre aux troupes loyalistes de se réorganiser autrement.
A en croire le prof Tshilumbayi, la Monusco n’a pas plus besoin d’être neutre. Elle doit apprendre à nos militaires ses techniques de guerre, a-t-il recommandé. Et de noter que la Monusco n’a pas été bien faite. Il faut repenser son fonctionnement. Elle est appelée à s’africaniser. Ce, avant d’inviter le gouvernement congolais à mettre à la disposition des Fardc, des moyens pour leur permettre de défendre le pays.
Mputu.

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