RDC : la communication du chef de l’état en 4 points

La communication du Président de la République, Chef de l’Etat, lors du dernier conseil des ministres, a porté essentiellement sur quatre (04) points, à savoir :

1. Du  renforcement des capacités des cadres des Entités décentralisées

Le Président de la République, Chef de l’Etat, a de prime abord, sensibilisé les membres du Conseil sur la nécessité de renforcer les capacités des cadres des entités territoriales décentralisées. 

En effet, la récente désignation des nouveaux cadres de la territoriale, à savoir les Administrateurs des Territoires et leurs Adjoints, les Maires des Villes et les Bourgmestres des Communes ainsi que leurs Adjoints respectifs, est l’expression de son engagement à faire de ces Entités, le socle du développement socio-économique à la base. 

Ces nominations interviennent dans un contexte dynamique, caractérisé pour la première fois dans la vie politique de notre jeune démocratie, par la tenue prochaine des élections locales comme l’atteste le calendrier électoral publié par la Commission Electorale Nationale Indépendante. 

 Ce contexte dynamique devrait inexorablement pousser les animateurs des Institutions à prendre conscience que les acteurs de la territoriale d’aujourd’hui doivent pratiquer une gouvernance exemplaire, basée sur une gestion publique de proximité, clairement observable et mesurable par les résultats de leurs actions qui rythment la vie quotidienne de leurs administrés, notamment la sécurité des quartiers, la salubrité, les services de l’Etat-civil, l’organisation de la localisation et du fonctionnement des marchés.  

Pour ce faire, le Président de la République a d’une part chargé le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières de développer et de mettre en œuvre un Programme de renforcement des capacités des cadres de ces Entités Territoriales Décentralisées (ETD) pour une compréhension commune des prérogatives constitutionnelles leur dévolues. 

D’autre part, le Ministre d’Etat, Ministre du Budget, et le Ministre des Finances, ont été encouragés à pratiquer, dès l’entame de l’exercice budgétaire 2023, la régularité et l’exhaustivité des rétrocessions des crédits budgétaires alloués aux Entités Territoriales Décentralisés pour permettre à ces dernières de remplir valablement leurs missions

2. De la conclusion de la 3ème revue du Fonds Monétaire International et enjeux majeurs du Programme en 2023

Le Président de la République a salué la décision du Conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI), intervenue depuis le mardi 20 décembre 2022, laquelle a conclu de manière satisfaisante la troisième revue de l’accord de Facilité Elargie de Crédit (FEC) en faveur de la République Démocratique du Congo.

Cette conclusion heureuse de la troisième revue devrait encourager le Gouvernement à redoubler d’efforts pour la mise en œuvre des politiques macroéconomiques crédibles et l’opérationnalisation accélérée de tous les projets suivis par le FMI dans le cadre du programme, notamment le Port en eaux profondes de Banana et le Plan de Développement Local des 145

Territoires. 

L’achèvement avec succès de cette troisième revue a permis un décaissement immédiat équivalant à 152,3 millions de DTS (environ 203 millions de dollars américains) pour répondre aux besoins de la balance des paiements, portant le décaissement total à ce jour à 609,2 millions de DTS (environ 812,4 millions de USD). 

Cela devrait permettre au Gouvernement de la République de poursuivre les réformes structurelles qui favorisent l’activité du secteur privé, mobilisent les investissements directs étrangers et renforcent la résilience face aux chocs externes. 

Comme les perspectives macroéconomiques de 2023 s’annoncent favorables, avec une croissance économique attendue de l’ordre de 6,3%, le Gouvernement devrait créer de nouvelles opportunités commerciales et soutenir la diversification économique, notamment :  

  • En améliorant nos systèmes d’éducation et de santé ;  
  • En favorisant de manière positive et durable l’environnement des affaires et la gouvernance ;  
  • En renforçant la connectivité de notre pays grâce aux développements des infrastructures routières et à l’intégration commerciale avec le reste du monde. 

Sous la supervision du Premier Ministre, la troïka politique a été chargée de s’assurer de pouvoir œuvrer pour satisfaire à la quatrième et à la cinquième revue prévue en 2023, et de veiller au strict respect des engagements consignés dans le Mémorandum des Politiques Economiques et Financières.  

3. De la nécessité d’une alternative à l’axe routier Kinshasa-Matadi pour l’approvisionnement de la Capitale

Le Président de la République est revenu sur l’épineuse problématique de la route Nationale n°1 Kinshasa-Matadi qui avait été coupée en deux, après les dernières pluies, interrompant momentanément la libre circulation des personnes, l’approvisionnement de Kinshasa en biens de première nécessité en provenance du Kongo Central, ainsi que les flux logistiques au départ et à destination des ports maritimes situés dans cette Province. 

Cette situation démontre à suffisance la nécessité de réhabiliter des axes diversifiés pour relier Kinshasa au Kongo-Central, en l’occurrence la voie ferrée et la route provinciale RP 118 Kasangulu – Mvululu – Cecomaf – N’Djili Brasserie qui permettra un accès plus direct pour le transport des conteneurs destinés aux entreprises localisées dans les zones d’activités industrielles de la Capitale, notamment dans les communes de Limete et de Maluku avec l’implantation de sa Zone Economique Spéciale. 

Evoquant le principe sacro-saint « Gouverner c’est prévoir », le Président de la République a invité le Gouvernement à initier de grandes réflexions sur la création, sur le moyen et le long termes, de nouvelles infrastructures routières et ferroviaires sur toute l’étendue du territoire national à la hauteur de l’ambition de notre pays, particulièrement, dans la province du Kongo Central, seule ouverture naturelle au monde extérieur par l’océan Atlantique.  

En effet, au vu de la démographie exponentielle qui caractérise les grandes agglomérations de notre pays et en prévision du flux de marchandises qui devrait provenir des activités du Port en eaux profondes de Banana, il est inconcevable d’entrevoir un quelconque dynamisme économique et un développement sans que soient créées de nouvelles voies de communications, en ce compris des autoroutes et des voies ferroviaires modernes.  

Toutefois, à court-terme, il importe de lancer dans les plus brefs délais, les travaux de revêtement de la route provinciale RP 118 d’intérêt général qui est sous gestion de l’Office des Routes. Sur ce, il est attendu du Ministre d’Etat, Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, un projet d’aménagement, en urgence, de cette route.

En outre, et toujours dans cette perspective de court terme, il revient de noter que le chemin de fer Matadi – Kinshasa constitue l’alternative la plus importante sur laquelle le Gouvernement devrait se concentrer. En effet, la modernisation de cette voie ferrée permettrait de proposer un transport sécurisé de biens et des personnes à un coût concurrentiel. Cela induira, ipso facto, un report d’une part importante du tonnage routier sur le rail et la préservation de la chaussée routière.

Le Ministre ad interim aux Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, doit présenter, en urgence, un projet de modernisation de cette voie ferrée. L’actualisation, par la Société des Transports et de Ports (SCTP), des études existantes éventuelles, permettraient de gagner du temps.

4. De l’évolution de la coopération avec Primera Gold DRC S.A.

Le Président de la République a, sur une note de satisfaction, informé les membres du Conseil que, pour la première fois depuis presque trois décennies, il venait de procéder, au lancement de la première exportation d’or de la production artisanale encadrée par la chaine de valeur mise en place et gérée par Primera Gold RDC SA, entreprise du portefeuille de l’Etat nouvellement créée, issue du partenariat entre la République Démocratique du Congo et les Emirats Arabes Unis. 

Il y a lieu, pour le Gouvernement, de se réjouir d’une telle avancée qui vise à rendre formelle l’exportation des minerais issus des zones de l’Est de notre pays, où la production, la commercialisation et l’exportation des minerais étaient le fruit d’un pillage, souvent orchestré par des réseaux maffieux et de contrebande, a insisté le Président de la République.  

Ce changement radical qu’il a initié et soutenu pour l’opérationnalisation d’une filière formelle d’exportation d’or, consacre ainsi la province du Sud-Kivu d’où provient cette première production exportée, dans une dynamique positive qui permettra à nos concitoyens travaillant dans la filière aurifère artisanale, de viabiliser et de disposer de leurs revenus en toute traçabilité.  

Dans la perspective d’un contact au sommet avec son homologue le Président des Emirats Arabes Unis, le Président de la République a insisté qu’il est impératif que chacun des Ministres concernés dans la batterie de réformes, pose les actes de Gouvernement escomptés avec diligence. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *