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Éducation

RDC : Et si la prophétie de 1995 révélait la force oubliée de notre capital humain ?

 

« Le salut ne viendra pas d’ailleurs ». Cette phrase, à elle seule, résume un changement de paradigme dont la République Démocratique du Congo a désespérément besoin.

En 1995, au Palais du Peuple, un homme de Dieu annonçait une prophétie saisissante : la chute de Mobutu, la brève euphorie populaire, les années de douleur sous des dirigeants cruels, mais aussi une promesse divine — celle d’une restauration fulgurante. Un pays devenu si attrayant que le monde entier s’y presserait. 

 

Mais cette promesse, loin d’être magique ou automatique, repose sur un levier fondamental trop souvent négligé : le capital humain congolais. Ce n’est pas par les richesses minières, ni par les forêts, ni par les rivières que la RDC renaîtra, mais bien par l’intelligence, la formation, la créativité et l’engagement de ses fils et filles. Nous n’avons pas besoin que les investisseurs se bousculent à nos portes. Nous avons besoin de croire en nous, d’investir dans notre jeunesse, nos chercheurs, nos ingénieurs, nos enseignants. Les ressources ne se valorisent pas toutes seules. Il faut des cerveaux formés pour transformer l’or, le cobalt, le soleil et le vent en emplois, en énergie, en innovations, en progrès.

La vraie restauration prophétisée ne viendra ni par les multinationales ni par des puissances étrangères. Elle viendra lorsque chaque Congolais comprendra que le pays des merveilles promis ne se bâtira pas sans lui. La RDC sera ce que ses enfants décideront d’en faire. Et cela commence par investir massivement dans l’éducation, la formation professionnelle, la recherche et la culture. Dans nos écoles, nos universités, nos talents. Ce sont eux qui rendront utiles et productives nos ressources. Ce sont eux qui créeront les emplois, transformeront l’énergie, structureront les villes, soigneront les populations et inventeront l’avenir, car un peuple conscient de sa valeur n’attend plus le salut : il le crée.

Le Maroc, le pays modèle à suivre

Dans ce domaine, le Maroc trace une voie inspirante. En misant sur son capital humain, le Royaume Chérifien amorce une industrialisation structurée, avec l’ambition de devenir un futur cluster africain de production de batteries. Rien qu’en 2019, 441 000 candidats ont passé le baccalauréat, 70 000 étudiants poursuivent leurs études à l’international grâce à plus de 40 programmes de bourses. Pendant ce temps, la France pourtant modèle académique révèle ses limites : une étude menée en 2021 montre qu’un candidat d’origine maghrébine reçoit 61 % de réponses positives à une demande d’accès en master, contre près de 70 % pour un Français sans handicap. Tandis que certains discriminent leurs talents, d’autres les cultivent.

Dans cette comparaison, ce n’est pas que la France valorise mieux son capital humain en général, mais que l’accès est inégal et discriminant selon l’origine. Nonobstant cela, le Maroc investit globalement de manière massive dans son capital humain (bourses, formation, budgets, etc.) et promeut une inclusion plus large.

La RDC doit choisir son camp : celui de la dépendance ou celui de la dignité par le savoir. Le moment est venu de faire du capital humain notre première richesse, et de transformer la prophétie… en projet national.

Glad NGANGA

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