RDC : Aucun franc congolais alloué au Parquet général de la République pour son fonctionnement (PGR)

L’appareil judiciaire connaît de très sérieux problèmes dans son fonctionnement en République Démocratique du Congo (RDC), notamment en ce qui concerne les finances.

Parfois, des juridictions importantes se retrouvent sans moyens et sont obligées de mendier auprès de certaines structures internationales oeuvrant en RDC. Le cas le plus éloquent est celui du Parquet général de la République où le responsable principal dénonce le manque de frais de fonctionnement depuis plus d’une année.

Au cours d’un forum d’échanges sur la corruption, organisé il y a quelques jours à Kinshasa, Jean-Paul Mokolo a affirmé n’avoir perçu aucun franc congolais pour le fonctionnement de son office alors qu’une importante ligne de crédit est inscrite dans la loi des finances pour cette fin. Une situation qui ne laisse l’opinion nationale insensible, surtout quand on sait que le Président Tshisekedi a déclaré une guerre farouche contre la corruption et que dans ce combat, l’appareil judiciaire est appelé à jouer le rôle de premier plan.

« La question des moyens se pose avec sérieux et il faut l’aborder sans se voiler la face…. Je suis nommé Procureur général de la République depuis une année et n’ai reçu aucun franc congolais pour faire fonctionner mon office. Ce que nous réalisons relève du miracle. De fois, il faut attendre que l’HCR, le PNUD et autres viennent vous donner du papier pour écrire – parce que le travail du magistrat c’est lire et écrire à longueur des journées – et cela pendant plus d’une année. Quel rendement peut-on attendre d’une telle organisation surtout quand il s’agit de mener des enquêtes contre la corruption ? », s’est-il plaint.

Qu’à cela ne tienne, le Procureur général de la République affirme que la lutte contre la corruption est un engagement sérieux qu’il a pris afin de remettre le pays sur les rails.

Il faut noter qu’en RDC, la lutte contre la corruption figure parmi les priorités du Gouvernement de la République.

Pour ce faire, des efforts considérables sont en train d’être faits, notamment le renforcement du pouvoir de l’Inspection générale des finances (IGF), la création de l’APLC (une structure spécialisée de lutte contre la corruption) et la Cellule Nationale des Renseignements Financiers ( CENAREF).

L’opérationalisation très prochaine de la Cour des comptes viendrait renforcer le dispositif de contrôle des Finances publiques.

Olivier KAFORO/Zoom-Eco

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