Les Assemblées provinciales: ça fatigue!
L’éclatement des 11 provinces en 26 aujourd’hui n’a pas du tout permis l’éclosion des provinces moins encore le développement de la République Démocratique du Congo, surtout pas une franche collaboration entre les institutions au niveau des provinces.
On a enregistré, au contraire, des situations pires qu’avant, surtout au niveau des assemblées provinciales dans ces nouvelles provinces.
Une mauvaise conception
Si les rédacteurs de la constitution de 2006 ont voulu donner un peu plus d’autonomie à ces nouvelles provinces avec plus de pouvoir aux assemblées provinciales, eh bien, ceci devient , par contre, une caisse de résonnante des politiciens pour se tirer quelques avantages de plusieurs ordres.
Tenez, lors des élections de 2018, un candidat sénateur à la recherche des voix au niveau de l’assemblée provinciale de la province démembrée de la Tshopo remis à chaque député provincial 2500 $, le président de cette chambre y compris.
Une fois que ce candidat se rend compte qu’il n’a pas été élu, il menaça à la machette tout député provincial qui avait reçu cette somme de la lui rembourser. Tout le monde s’exécuta sous peine de se voir couper une partie de ses membres corporels. Il arriva le tour du président de l’assemblée provinciale que le candidat malheureux trouva devant sa grosse table. Ce candidat qui raconte cette épisode fut surpris par l’accueil si courtois que lui réserva son interlocuteur:
« Docteur, j’ai appris que vous réclamez votre argent? demanda-t-il au candidat malheureux, un grand médecin de la place.
Et ce dernier de répondre sans coup férir:
« Donne et que l’on en finisse! »
Le président de l’assemblée provinciale s’exécuta en tirant son territoire et commença à compter les billets verts. A sa grande surprise, le médecin candidat sénateur se rendit compte que son débiteur, en comptant, a dépassé la somme lui revenant: il a dix fois la somme qu’il doit recevoir, soit, 25.000 $ au lieu de 2500 $. Le candidat malheureux fut soulagé et se retira calmement. Il se rendit compte que le président de l’assemblée provinciale avait tellement été corrompu qu’il a amassé beaucoup d’argent jusqu’à oublier combien il devrait au candidat malheureux. Le médecin compris alors que cette assemblée provinciale n’était qu’une bonne merde.
Une vraie pagaille
Le spectacle que les assemblée provinciales ont présenté en face du monde ont crée un sentiment de déception jusqu’à susciter de questionnement sur la nécessité de ces institutions: valent-elles vraiment la peine ces assemblées provinciales si improductives?
Ces assemblées provinciales se sont converties en des rings pour des regléments des comptes, les députés provinciaux confondant souvent leur rôle de légiférer. Ces assemblées provinciales ont plus fonctionné à l’antipode du pouvoir exécutif et cela dans presque toutes les provinces.
Les députés provinciaux se sentant au dessus du gouvernement provincial et du gouverneur n’ont pas tardé à accuillir les gouverneurs et les membres de leurs gouvernements des motions de censure et de défiance jusqu’à les faire partir.
Au total, 15 gouverneurs de provinces tombèrent sous le coups de motions de censure par la décision de la Cour constitutionnelle dont Jean Bamanisa Saidi de la province d’Ituri, Walle Lufungula de la Tshopo, Jean Maweja du Kasai central et autres.
L’un d’eux est cloué à la prison de Makala en la personne d’Alexis Musafiri du Maniema.
A l’Assemblée provinciale de Kinshasa, son président, Godé Mpoyi, pasteur et professeur de droit de son état, a tout simplement et sans autre forme de procès, fermer les portes de son ligablo. Ce qui est une première dans l’histoire politique de la Rdc, selon l’élu de Mont-Amba et membre de l’Udps, Me Peter Kazadi.
Devant cette impasse, plusieurs voix se sont levées pour demander la fermeture pure et simple de ces assemblées provinciales dont les membres semblent confondre leurs missions et prérogatives aux intérêts voraces d’une turpitude démesurée. A l’assemblée provinciale du Kwilu, l’Union sacrée vient de prendre aussi la présidence du bureau comme ce fut le cas dernièrement à Tanganyika avec le départ de Zoe Kabila.
Sam Nzita.