Programme des 145 territoires : stratégie de Tshisekedi pour restaurer l’autorité de l’Etat

L’implication de tous les gouverneurs dans la mise en œuvre du Programme de développement à la base de 145 territoires (PDL 145T), a  été  sollicité, jeudi, à Mbandaka comme stratégie du  Président Félix Tshisekedi, pour restaurer l’autorité de l’Etat, à l’ouverture de la 9 ème conférence des gouverneurs.

« Une fois réalisé, le PDL 145T va produire deux impacts majeurs, à savoir  favoriser la restauration de l’autorité de l’État dans tous les coins de chacune des provinces, et susciter le développement de l’écosystème économico social des territoires », a déclaré le Chef de l’Etat, dans son discours d’ouverture et d’orientations générales de cette Conférence placée sous le thème : « PDL-145 territoires: renforcer l’autorité de l’État pour relancer l’économie des provinces ».

« La mise en œuvre du PDL 145T requiert la participation de tous, à tous les niveaux, pour amorcer le développement de notre pays. En même temps que vous allez réfléchir, au cours de cette conférence, sur la question de votre implication comme chefs des exécutifs provinciaux dans la réussite de ce programme, en vue de relancer les économies locales, il est attendu de vous également, que vous jouiez pleinement le rôle d’Officiers de police administrative dans la coordination du PDL 145T », a –t-il expliqué.

« Le PDL 145 T est entré dans la phase de mise en œuvre effective des 2200 projets de construction de bâtiments administratifs, scolaires et sanitaires dans tous les territoires de notre pays. Bien que me réjouissant de ces avancées, des efforts doivent être fournis pour accélérer ledit programme », a révélé le Président Félix Tshisekedi.

 « En effet, au-delà du fait que la loi lui impose de maintenir des collaborations étroites et nécessaires avec les autorités ainsi que les administrations provinciales, pour assurer une bonne coordination du programme, le gouverneur de province comme membre du comité de suivi du PDL 145T, doit également s’assurer que sa province profite pleinement des fonds  qui lui sont  affectés, et il a l’obligation d’apporter une assistance aux entreprises prestataires », a-t-il souligné, face chefs des exécutifs provinciaux.

 «Plus de sept habitants sur dix continuent de vivre à ce jour sous le seuil de pauvreté, avec de fortes disparités entre les villes et les milieux ruraux en RDC, alors que c’est au sein des mêmes milieux que vit la majorité de nos compatriotes les plus démunis. C’est donc pour relever ce défi que  j’ai voulu procéder au  changement de paradigme, en prônant la rupture d’avec un mode ancien de planification du développement dans notre pays », a martelé le Président de la République.

La Chef de l’Etat a en outre signifié aux gouverneurs que  « l’intégration des populations rurales au développement de leurs territoires respectifs conduira certainement à créer une économie locale, avec un accès au service de base et un niveau de revenu plus ou moins acceptable », concluant que « les gouverneurs des provinces seront jugés sur base des résultats de mise en œuvre du PDL145T».

Caisse nationale de péréquation et décentralisation de la gestion financière

En outre, au cours de son allocution, le Président de la République est revenu sur la problématique de la caisse nationale de péréquation, la réglementation des fiscs au niveau des provinces  ainsi que la nécessité de la décentralisation financière, demandant ainsi au gouvernement d’accompagner les efforts des provinces dans ces domaines.

« S’agissant justement de la péréquation, j’ai nommé récemment les animateurs de la Caisse nationale de péréquation. Cette dernière a pour mission principale d’assurer la solidarité nationale et de corriger les déséquilibres entre les provinces d’une part et entre ces dernières et les autres entités territoriales décentralisées d’autre part. J’ai souhaité avoir ses animateurs avec nous pour la circonstance afin de mieux vous informer sur l’opérationnalisation de leur caisse », a souligné le Chef de l’Etat.

 « La mobilisation des ressources au niveau des provinces demeure un défi à relever pour l’autonomisation de ces dernières. Hélas, en dépit des compétences fiscales exclusive reconnu province conformément à la Constitution, le niveau de recouvrement de recettes propres en province demeure largement du potentiel fiscal », a-t-il ajouté.

Il a demandé au gouvernement d’accompagner les efforts des provinces dans ce domaine, aussi dans l’objectif d’améliorer les relations financières intergouvernementales.

« Une réflexion devant déboucher sur la mise en place des mécanismes souple de transfert des revenus en faveur des provinces et des entités territoriales décentralisées, est en cours au niveau du gouvernement central », a-t-il dit.

S’agissant de la décentralisation financière,  le Président Félix Tshisekedi a fustigé « le rôle marginal joué par les ministres provinciaux des finances dans le projet de processus budgétaire », précisant qu’en ce qui concerne « la gestion de la trésorerie, se sont les gouverneurs de provinces qui détiennent le pouvoir budgétaire absolu, jusqu’à l’exécution ».

 « A la clôture de la dernière conférence des gouverneurs, j’avais  instruit le ministre des Finances et celui du budget de soumettre à l’adoption du gouvernement, la stratégie de renforcement de la décentralisation financière. La mise en œuvre de cette stratégie à travers un plan d’action opérationnel devrait contribuer à l’amélioration de la gouvernance des finances publiques en province.  Et je veillerai personnellement à cette mise œuvre » a confié le Président de la Conférence des gouverneurs.

Mot du collectif des gouverneurs

Prenant la parole au nom du collectif des gouverneurs, la gouverneur du Lualaba, Fifi Masuka a exposé au Président de la République quelques soucis encore persistants dans la gouvernance des provinces, la collaboration avec le gouvernement central, les rétrocessions ainsi que les besoins d’infrastructures.

De ce fait, le collectif a formulé quelques plaidoyers, notamment l’opérationnalisation de la caisse nationale de péréquation ; la dotation conséquente,  équitable et  régulière  des crédits d’investissement ;  le paiement régulier de la rétrocession et de frais de  fonctionnement ;  la dotation des gouvernorats de chariot automobile ainsi que le renforcement des mesures de lutte contre l’insécurité, le banditisme urbain, obstacles au PDL 145 territoires.

Auparavant, dans son mot de bienvenu, le gouverneur de l’Equateur Bobo Boloko, avait remercié le Président de la République pour la tenue de la 9ème Conférence des gouverneurs, dans la ville de Mbandaka, selon lui, « un  événement historique et une fierté  pour la population de cette province et tout l’espace grand équateur ».

D’après le  programme de l’organisation, les réflexions des participants à ces     deux jours de travaux portent notamment sur la présentation et l’évaluation des rapports de gouvernance suivant les recommandations de la 8 ème édition ainsi que des échanges  sur les états de lieux dans les volets gouvernance, sécurité, économie, etc.

ACP

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