Production des passeports à l’étranger : Noël Tshiani s’insurge contre une atteinte à la souveraineté nationale

La production des passeports congolais à l’étranger continue de susciter une vive polémique. Lors d’une interview récente sur Top Congo FM, la Ministre des Affaires Étrangères a annoncé que la fabrication des passeports biométriques avait été confiée à une firme privée allemande. Cette entreprise, selon ses dires, sera chargée de produire ces documents stratégiques tout en s’engageant dans un processus progressif de transfert de compétences pour permettre à la RDC d’implanter, à long terme, une imprimerie spécialisée sur son sol.

Cependant, cette annonce a provoqué une onde de choc parmi les observateurs, notamment Noël Tshiani, économiste et ancien candidat à la présidentielle, qui ne mâche pas ses mots : “C’est du bluff ! Nous avons entendu ces promesses à maintes reprises, mais elles n’ont jamais été tenues. Ce projet est un nouvel épisode de notre dépendance humiliante à l’égard de l’étranger.”

L’Hotel des Monnaies : une solution existante négligée

Pour Noël Tshiani et d’autres experts, la solution est pourtant à portée de main : l’Hotel des Monnaies de la Banque Centrale du Congo. Créée pour produire les imprimés de valeur (passeports, permis de conduire, cartes d’électeurs, timbres fiscaux, billets de banque, etc.), cette institution reste sous-exploitée malgré son potentiel immense.

Il est inconcevable que, 64 ans après notre indépendance, la RDC continue à naviguer à vue, confiant des missions régaliennes à des firmes étrangères,” fustige Noël Tshiani. Il rappelle que ce choix expose non seulement des données sensibles sur les citoyens congolais, mais entraîne également une fuite massive de devises et la perte de milliers d’emplois potentiels pour les Congolais.

Un coût économique et politique majeur

Pour Noël Tshiani, confier la production des passeports à une firme étrangère représente une perte économique significative. “Nous transférons inutilement des milliards de francs à l’étranger, privant notre économie locale de ressources vitales. En renforçant l’Hotel des Monnaies, nous pourrions non seulement économiser ces sommes, mais aussi créer des emplois et renforcer notre souveraineté économique,” explique-t-il.

Une souveraineté en jeu

Au-delà des aspects économiques, la question touche directement à la souveraineté nationale. Pour Noël Tshiani, la maîtrise de la production des documents de valeur est une question stratégique : “Les passeports, tout comme les billets de banque ou les cartes d’électeurs, représentent le cœur de notre souveraineté. Déléguer cette responsabilité, c’est accepter une forme de dépendance qui affaiblit notre nation.”

Le défi du gouvernement

Face à ces critiques, le gouvernement est à la croisée des chemins. Doit-il maintenir une dépendance coûteuse et risquée ou investir dans le renforcement de l’Hotel des Monnaies pour garantir une gestion locale et souveraine de ces documents stratégiques ?

Pour sa part, Noël Tshiani, martèle que la réponse est évidente : “Il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités. Moderniser l’Hotel des Monnaies serait un signal fort, montrant que nous sommes capables de gérer nous-mêmes nos affaires souveraines. Le temps des promesses vaines doit cesser.”

Alors que le débat s’intensifie, la société civile et les experts attendent des actions concrètes pour mettre fin à cette dépendance humiliante et renforcer l’autonomie économique et politique de la RDC.

Glad NGANGA

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