À l’heure où la République démocratique du Congo cherche désespérément des solutions à la crise sécuritaire dans l’Est, un nouveau mystère trouble l’eau déjà boueuse de la diplomatie religieuse : qui finance réellement le « Pacte Social pour la Paix »initié par la CENCO et l’ECC ? Cette initiative, portée par des figures spirituelles majeures du pays, fait face aujourd’hui à une cacophonie inquiétante entre ses propres porte-voix.
Reçu sur le plateau de Kinshasa Télévision par Marius Muhunga, le pasteur Éric Senga de l’ECC a formellement désavoué les propos de Monseigneur Fulgence Muteba, archevêque du Katanga et figure de proue de la CENCO, qui affirmait récemment que plusieurs pays voisins, dont le Rwanda, avaient soutenu leur démarche, y compris par des moyens logistiques comme l’hébergement dans des “hôtels luxueux”. Senga, lui, parle d’un simple “soutien moral” une adhésion de principe, sans aucun engagement matériel ni financier.
Quand les voix de la paix se dissonent
Pour l’opinion publique, déjà méfiante face à toute démarche impliquant le Rwanda, l’idée d’une implication directe de ce pays agresseur dans le processus piloté par des leaders religieux a de quoi scandaliser. Senga tente de calmer les esprits : « Les propos de Mgr Muteba ont été mal compris ou déformés. Il s’agit d’un oui de principe à la paix dans la région, rien de plus. »
Qui croire, qui suivre ?
Dans un contexte aussi sensible, où chaque mot peut peser lourd sur la balance de la crédibilité, ces contradictions publiques fragilisent dangereusement une initiative censée unir plutôt que diviser. Le silence embarrassé des deux institutions religieuses depuis ces déclarations laisse place à toutes les spéculations.
La paix, elle, continue d’attendre.
Glad NGANGA