L’ancien 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2028. Passé de cadre influent de l’UDPS à farouche opposant du régime en place, il pose ainsi les jalons d’un duel politique qui s’annonce électrique.
Dans une interview accordée à RFI, il critique sévèrement le projet de gouvernement d’union nationale voulu par Félix Tshisekedi, estimant qu’il « ne résoudra rien » à la crise actuelle que traverse la RDC.
Une alternative politique et un dialogue en deux temps
Kabund ne se contente pas de contester la gouvernance actuelle ; il propose une approche radicalement différente. Il plaide pour un double dialogue : d’abord entre Kinshasa et Kigali sous l’égide de la Communauté internationale, afin de trouver une issue diplomatique au conflit à l’Est du pays, puis une négociation interne, impliquant le gouvernement, les forces politiques et sociales, y compris la rébellion du M23/AFC. Une position qui ne manquera pas de susciter la controverse, tant le rapprochement avec le groupe armé reste un sujet hautement sensible.
Un candidat au passé tumultueux
Jean-Marc Kabund revient de loin. Ancien allié de Tshisekedi, il a basculé dans l’opposition après son accrochage avec la garde Républicaine, ce qui l’a conduit à démissionner de son poste à l’Assemblée nationale en 2022. Détenu à la prison centrale de Makala lors des événements du 1er septembre 2024, il affirme que cette révolte aurait fait 2 000 morts et 400 femmes violées, bien au-delà du bilan officiel. Cette incarcération, loin de l’éloigner du paysage politique, semble avoir renforcé sa détermination.
Avec cette déclaration de candidature, Kabund abat ses cartes et s’impose comme une figure incontournable de l’opposition. Reste à savoir si son discours résonnera au sein d’une population en quête de stabilité et de leadership crédible à l’horizon 2028.
La Rédaction