Portrait-robot de Mboso N’kodia Pwanga

Près de deux
mois après la destitution de Jeanine Mabunda et de son bureau, l’Assemblée nationale congolaise a élu sa nouvelle équipe
dirigeante.
À sa tête, Christophe Mboso N’kodia Pwanga, doyen de la chambre basse. Il présente un nouvel atout du président Félix Tshisekedi qui a voulu qu’il soit là.
Il est sans doute l’un des principaux bénéficiaires du divorce entre Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, au sommet de l’État.

Qui est Mboso

Né en 1942, Christophe
Mboso N’kodia Pwanga est originaire de la province du Kwango, dans l’ouest de la RDC. Ses proches expliquent que son nom a une signification particulière:
Mboso est en effet « le
bienfaiteur » et « N’kodia
Pwanga » se traduit par « l’homme qui taille dans le
roc ». Un patronyme qu’il a hérité de son grand-père, qui a combattu les colons
dans le Kwango.
À 78 ans, le nouveau
président de la chambre
basse est le doyen des élus nationaux.
C’est à ce titre qu’il a pris
les commandes de l’As-
semblée nationale, le 9
décembre dernier, comme président du bureau d’âge. Il présidant ainsi, avec son équipe, la séance portant sur l’examen des pétitions réclamant la destitution de Jeanine Mabunda. Il a le même âge que le nouveau président des États-Unis et ses collègues députés le surnomment « Biden ».

Le cursus d’un homme d’honneur

Diplômé en 1972 d’une licence en sciences politiques et administratives, obtenue à l’université de Lubum-
bashi, Christophe Mboso a longtemps enseigné au sein du Centre
interdisciplinaire pour le
développement et l’éducation permanente (CIDEP), avant de prendre sa direction.
En 2000, il choisit de se perfectionner en suivant
une formation en sciences politiques appliquées et dans les
institutions belges et européennes, ainsi que sur les droits humains

Actif du 2e régime à aujourd’hui

Christophe Mboso N’kodia Pwanga a débuté sa carrière politique sous Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Zabanga. Membre du comité
directeur du Mouvement
populaire de la Révolution (MPR), le parti unique de l’ancien président du Zaïre, il a été élu député national du Kwango, dans l’ex-province du Bandundu, entre 1977 et 1990.
Il a été, à ce titre, membre de plusieurs commissions parlementaires. Mboso a également éte plusieurs fois ministre jusqu’à la chute de Mobutu, en 1997. Il était notamment
Ministre des Mines, de l’Énergie, des Affaires foncières et de l’Agriculture

De l’exil à la candidature à la présidentielle

Après la chute du Maréchal Motutu en mai 1997, Mboso était dans un court exil de trois mois entre la Tunisie, la Côte d’Ivoire et la Belgique. Il regagne le pays et fait son retour en politique en 1998 avec la création de la Convention pour la République et la
démocratie (CRD). Séna-
teur au sein du Parlement de transition entre 2003 et
2006, il a tenté sa chance à la présidentielle de 2006,
remportée par Joseph Kabila.
« Il n’y a aucun handicap à avoir travaillé avec Mobutu, parce que le régime Kabila n’est pas meilleur que celui de Mobutu », avait-il déclaré à l’époque.

Un homme dévoué sans clivage

Christophe Mboso N’kodia Pwanga a les mérites. D’un côté, ses collaborateurs le présentent comme un homme dévoué, intègre et compétent. De l’autre, ses anciens partenaires du FCC dénoncent son opportunisme et le présentent surtout comme un homme qui a su profiter de la situation politique pour mettre en avant ses propres intérêts.

Du FCC à l’Union Sacrée de la Nation

Après avoir été membre
du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition de Joseph Kabila, il a re-
joint Félix Tshisekedi et,
en tant que président du
bureau d’âge, il a joué un
rôle déterminant dans la
débâcle institutionnelle de la coalition de l’ancien président.
Devenu l’une des pièces
maîtresses du dispositif de Félix Tshisekedi qui cherchait à constituer autour de lui une nouvelle majorité sous l’étendard de l’Union sacrée, Mboso a dirigé les plénières du 10 décembre et du 27 janvier, qui ont conduit à la destitution de Jeanine Mabunda et à la démission du Premier
ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba ainsi que l’adoption de la loi sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).

Pondéré dans la parle

Un homme au franc-parlé , à lors de séances plénières ou à ses passages dans les médias, Christophe Mboso N’kodia Pwanga a la langue acérée et n’hésite pas à recadrer ses adversaires.
Après la destitution du Premier ministre Sylvestre Ilunga
Ilunkamba, il n’a pas hésité à le tancer, l’accusant d’avoir fait preuve d’un orgueil inutile en refusant de se présenter devant les députés pour répondre
aux accusations portées à son encontre. Il égale-
ment promis de faire des révélations sur la gestion de Jeanine Mabunda, qui l’a précédé à la présidence de
l’Assemblée nationale..

Homme de confiance du Chef

Au cours de son mandat de président du bureau d’âge, Christophe Mboso N’kodia Pwanga a gagné la confiance totale du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
À ce poste, il est parvenu à négocier la présidence du bureau définitif. Peut-être, Félix Tshisekedi
envisageait autre personne, mais Mboso a gagné la confiance du Chef qui compte désormais sur lui pour faire passer ses réformes.
Voici au moins le type d’homme que présente cet élu du Kwango.
Gel Boumbe

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