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Portefeuille: Mise au point de Jacques Prosper Ngandu sur les allégations erronées sur la Miba.

Siège de la MIBA

L’ancien Membre du Conseil d’Administrateur de la MIBA Sa (2007-2017), Jacques Prosper Ngandu Kayembe, éclaire l’opinion publique sur des allégations erronées par rapport à la MIBA relayées dans les réseaux sociaux dont voici la quintessence :

Les réseaux sociaux ont permis la liberté d’expression à toute personne pouvant manier le téléphone, écrire ses propos ou filmer les événements à envoyer à une multitude des gens pour lecture et visions sous commentaires ou pas.

A l’avantage de cette liberté d’expression nous permise par l’amélioration de la technologie de l’information, se dresse la question de la crédibilité des informations massivement publiées et leurs apports réels aux communautés. 

Sommes-nous suffisamment consolidés pour pouvoir émettre un jugement valable sur tant d’opinions exprimés ?

La question nous est posée.

Le monde est désormais inondé des fausses et des informations incertaines beaucoup plus qu’avant :  notre pays doit être renforcé en esprit d’analyse et au savoir-faire professionnel afin de ne pas en être toujours victimes.

Umberto Eco, cet Erudit et Ecrivain Italien (1932 – 2016) a merveilleusement écrit :

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui avant, ne parlaient qu’au bar et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite. Aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel ».

De cette belle citation, Il faut en tirer l’esprit et non des mots isolés de peur d’une mauvaise interprétation.

Depuis un certain nombre de mois, nous avons plusieurs fois lu dans les réseaux sociaux et nous avons vu des agitations sur les plateaux de certaines chaines de Télévision : les commentaires de nos compatriotes hors MIBA Sa, sans aucune implication avec l’entreprise comme le sont par exemple les services du Portefeuille, des Mines et du Plan. Le manque de profondeur dans la connaissance de ce qu’est la Miba comme entreprise et les différents défis
du passé et ceux auxquels elle fait face aujourd’hui et fera demain, constitue la grande faiblesse et même le danger de ce type des publications.

De même, elles dictent en plus les solutions chiffrées émanant certainement des calculs ou des documents probablement subtilisés de la MIBA sans souvent en connaitre les hypothèses de base pour sortir cette entreprise nationale du bourbier dans lequel elle se trouve aujourd’hui. La raison principale de notre article est d’éclairer les lanternes de nos populations afin de faire comprendre à nos compatriotes pourquoi on ne peut pas répondre spontanément à leurs desideratas sans considérer les contraintes qui s’y impliquent et qui doivent faire appel aux techniciens appropriés. Si l’objectif que couvre les intentions de relever l’entreprise est bien louable au crédit de nos compatriotes, les voies et la forme utilisées manquent du réalisme et même du professionnalisme. A lire leurs écrits ou suivre leurs interventions à la Télévision, on constate clairement qu’ils sont restés avec des situations figées de la belle époque de la SIBEKA Sa comme seul propriétaire de la MIBA, société d’exploitation du diamant à Bakwanga. SIBEKA Sa après être passée comme filiale de l’ancienne Union Minière Belge aujourd’hui appelée UMICOR et après son démantèlement avec notamment le départ de Beers, a été vendue au Groupe Mwana Africa plc. Ce groupe est une société minière basée à Johannesburg et à Londres, elle est la première entreprise appartenant à des Africains et gérée par des Africains à être cotée dans le secteur des ressources de l’ Alternative Investment Market de la Bourse de Londres. C’est en travaillant pour ce groupe ayant acquis la SIBEKA Sa que je fus au Conseil d’Administration Miba Sa au compte de SIBEKA Sa pendant 10 ans. C’est également dans ce cadre que je fus un des signataires de Statuts MIBA par suite de la mise en conformité au droit Ohada le 12 septembre 2014.  

China International Mining Group Corporation (CIMGC) devenu actionnaire majoritaire de Mwana Africa plc en juin 2015 pris le contrôle du Groupe et le rebaptisa en septembre 2015 sous Asa Resources Group tout en « Chinonisant » à outrance le groupe appelé à explorer et exploiter les ressources purement africaines.

Toutes ces restructurations ont été faites sans aucune notification réservée à la République Démocratique du Congo impliqué avec ce groupe dans deux projets : MIBA et SOKIMO. Ce qui provoqua à juste titre la réaction du Ministre du Portefeuille de l’époque afin de remettre son partenaire au pas.

Le Groupe Asa s’est caractérisé par des mauvaises malversations financières et une gestion médiocre de ses actifs, ce qui l’a fait suspendre de la Bourse de Londres. Ce groupe qui accorde très peu d’intérêt à la SIBEKA Sa, probablement parce qu’il n’a aucune intention d’investir en République Démocratique du Congo et surtout pas à la Miba entre autres pour sa situation financière préoccupante, constituera une charge au pied de son partenaire Etat Congolais dans sa réelle volonté de relancer la MIBA.   

Il est dans l’intérêt de l’Etat Congolais de voir avec son partenaire comment relancer leur société commune si cela est encore possible en lui apportant un nouveau souffle de vie et d’arrêter les solutions de colmatage à caractère provisoire et sans cesse répétées contraire à l’aspect long terme de l’industrie minière. En plus, les organes sociétaires statutaires sont dirigés par des personnes qui ne peuvent légalement engagés la société à cause de leurs états de dirigeants ad interim : ils ne peuvent pas non plus l’engager dans le long terme. Pour rappel à notre savoir et conscience, l’entreprise agit à travers ses organes statutaires et non autrement. Ces derniers doivent répondre à une stricte règlementation dont l’impérieux  respect conditionne son efficacité.

Il n’est pas sensé de parler d’une société minière sans un mot sur son sous-sol d’où l’on extrait la matière première qui est le minerai ? On préfère parler des millions des capitaux à investir sans savoir ce que le gisement naturel peut offrir. La logique de l’Industrie minière reste basée sur la certitude de l’existence de réserves prouvées c’est-à-dire des réserves certaines et la rentabilité de leurs exploitations. Tout commence par les réserves pour en tirer les investissements requis pour une rentabilité économique et financière acceptable. 

Quant au passif de l’entreprise en ce qui concerne le financement de ces investissements, il est facile de donner les chiffres en termes des montants requis mais, d’où Miba tirera-t-elle ces capitaux ? Voici la grande question qui vaut la peine d’être posée.  

Il n’est secret pour personne que la situation financière de la MIBA est très préoccupante et nécessite une solution rapide. Voici la situation qui doit nous interpeller tous : La comparaison des productions sur les 10 dernières années de la Miba comparées à celles de son ancêtre la Minière de BCK dans ses 10 premières années de son exploitation dans les années 1920 qui doit nous interpeller tous.

La moyenne annuelle de la production Miba de 2010 à 2019, tendance baissière est de 190.966 carats avec une technologie plus performante que celle de son ancêtre la Minière de BCK dans les années 1920 à 1930. La production moyenne annuelle de la Minière de BCK, tendance croissante était de 671.477 carats pour la Minière de BCK. Donc, la production actuelle de la MIBA Sa est de loin inférieure de celle réalisée en 1930 par son ancêtre. Avouons qu’il y a des problèmes, mais, lesquels ??? Est-ce un problème de gisement ? celui des Réserves ou de leurs certitudes ?  Celui de l’outil de production ou du rendement d’extraction ? Celui de la main d’œuvre ? De l’encadrement ? Est-ce un problème de vols et écrémage des gisements ?  Celui de la surveillance ? Celui des vols au niveau du triage ? Celui du Fonds de roulement ? Est-ce un problème de leadership ? Celui du fonctionnement des Organes statutaires ? Celui des actionnaires ? Est-ce un problème du droit ? Parlons-en ensemble et concluons bien notre analyse avant toute chose. Tout en remerciant l’ancien PAD Mukamba, les anciens administrateurs, anciens partenaires et Directeurs Miba, les enfants MIBA pour leur sympathie et leurs élans à la cause de la MIBA Sa, Il n’y at-il pas des prérequis constituant les conditions nécessaires avant toute relance ? les cris de détresse par chacun de nous aimant la Miba : oui mais, balisons le chemin du Président de la République avant toute relance par lui.  

Ngandu-Kayembe,

Ingénieur Civil Métallurgiste (Zaïre 1975)

Master of Sciences (USA 1989)

Economiste Minier (USA 1989)

Directeur Gécamines (1975-1992)

Président de la Commission de Recherches du CIPEC (Chili-Pérou-Zambie-Zaïre 1990-1992) DG de la COGET (1992-1994)

Directeur du Groupe Forrest International (1995-2003)

Directeur de Cabinet des Mines et Hydrocarbures (Mise en disponibilité 2001-2003)

Membre du Conseil d’Administration de la Gécamines (2001-2003)

Mandataire Minier  2003 (en veilleuse)

Directeur Général des filiales au Congo

Du Groupe Mwana-Africa Plc (2004-2015)

Membre du Conseil d’Administrateur de la MIBA Sa (2007-2017)

Membre du Conseil d’Administrateur de la MIZAKO Sa (2014-2015)

CONSULTANT 2016.

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