Congo, terre vaste aux rivières sans fin,
Ton ventre saigne encore sous le poids des destins.
Tes enfants dispersés, tes forêts silencieuses,
Portent les cicatrices de promesses trompeuses.
Tu es riche, dit-on, en or et en diamant,
Mais ton peuple a faim, ton sol gémit doucement.
On t’a pillée cent fois, trahie mille encore,
Mais dans ton cœur bat toujours un tambour fort.
Ce n’est pas seulement la politique qui blesse,
Mais l’esprit sans vision, la peur qui oppresse.
Le frère vend le frère pour un poste ou du pain,
Et l’avenir s’efface comme une trace sans main.
Où est passé le rêve, le feu des anciens jours ?
Celui d’un peuple debout, uni dans l’amour ?
Ce rêve vit encore, fragile, presque éteint,
Dans les yeux d’un enfant qui croit en demain.
Il faudra du temps, oui, pour guérir ton âme,
Pour que tombent les masques, que s’éteigne la flamme
De la haine et du gain qui nous rend aveugles, sourds —
Mais un jour viendra, lumière après les jours lourds.
Commence aujourd’hui, par un mot de vérité,
Par un pardon offert, un refus d’acheter.
Commence aujourd’hui, par une main tendue,
Par un cœur qui pardonne et qui n’est plus vaincu.
Car le vrai combat se gagne dans le silence,
Quand un homme choisit l’amour, la patience.
Et même si demain semble loin, obscur,
Une lumière suffit pour briser un mur.
Congo, debout ! Non pas dans la colère,
Mais debout dans l’amour, comme un arbre en prière.
Que tes enfants reviennent, porteurs de vision,
Et que jaillisse enfin l’eau vive de ta rédemption.
Jérôme Soku