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Culture

Peindre Dieu en Silence : Une Mystique de l’Art selon Henri Soku

 

“Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie.
Tout passe, Dieu ne change pas.
La patience obtient tout.
Celui qui a Dieu ne manque de rien.
Dieu seul suffit.”
(Sainte Thérèse d’Avila) 

Marcher sur le chemin de la spiritualité, c’est s’avancer vers l’inconnu (Wallace Huey). C’est ce que fait Henri Soku, artiste et homme de foi, qui, pas à pas, aide son public à s’enraciner dans la tradition chrétienne africaine. Pour lui, la spiritualité est une fondation invisible qui soutient toute vie. Il y intègre toujours l’art — la musique, la peinture symbolique, la sculpture, la gestuelle liturgique — comme autant de voies d’accès à la contemplation, à la communion et à la transformation intérieure.

Inspiré par sainte Thérèse d’Avila, mystique carmélite du XVIe siècle, Henri développe une spiritualité incarnée : l’âme devient demeure de Dieu, et l’art, un langage du silence et du feu. Selon lui, l’art africain porte une profondeur spirituelle qui ouvre à l’invisible, fait explorer les profondeurs de l’être, et relie à la Source de toute vie.

UNE SPIRITUALITÉ DE L’INTÉRIORITÉ ACTIVE

Comme Thérèse d’Avila, Henri Soku croit en une union profonde avec Dieu, rendue possible par une purification intérieure. Là où Thérèse écrivait sur les « demeures de l’âme », lui peint des espaces de lumière (cf. La Conversion de Saint Paul, paroisse Saint-Paul de Kibibi-Kisangani), chante la descente de l’Esprit, sculpte les visages du Christ souffrant et glorieux.


Chez lui, l’art devient prière : non pas un simple ornement, mais un chemin vers le sanctuaire intérieur, lieu de rencontre avec Dieu.

L’ART COMME MYSTAGOGIE

Henri utilise l’art pour initier à la contemplation, comme Thérèse initiait à la prière intérieure. Chaque couleur, chaque note musicale, chaque silence entre deux versets chantés porte le mystère. Il compose des musiques liturgiques lentes, aux tonalités mineures, pour accompagner l’âme dans son chemin d’union avec le Dieu silencieux et inconnu.

UNE SPIRITUALITÉ ENRACINÉE DANS LA CULTURE 

Là où Thérèse parlait de Dieu comme « compagnon de route », Henri Soku veut que le peuple africain se sache habité par un Dieu proche. Il réinterprète la mystique carmélitaine dans les langages et symboles africains :
• des danses lentes comme offrande du corps,
• des dessins sur sable représentant le cœur comme tabernacle,
• des chants en kigenya, swahili, lingala ou français, où l’âme crie vers Dieu avec simplicité, beauté, gratitude, pardon et émerveillement.

L’ÉPREUVE ET L’UNION AVEC LE CHRIST

Comme Thérèse, Henri traverse la nuit intérieure, le silence douloureux de Dieu. Cette douleur nourrit sa création : il peint des Christs crucifiés aux traits africains, chante des litanies où les gémissements deviennent espérance. L’union mystique n’est jamais désincarnée : elle passe par la croix, par l’engagement, par un art qui gémit et espère.

L’ART COMME PRIÈRE TRANSFIGURÉE

Henri Soku fait de l’art un prolongement de l’oraison, comme Thérèse faisait de la prière un art de vivre. Pour lui, l’atelier est une cellule monastique, la scène un sanctuaire, la toile une page de méditation. Sa démarche artistique témoigne que la beauté peut conduire à Dieu, non pas par évasion, mais par transformation du cœur. Il montre que Dieu habite aussi les formes, les gestes, les sons, lorsqu’ils sont offerts avec vérité.

Conclusion

À travers la vie et l’œuvre de Henri Soku, nous découvrons que l’art n’est pas seulement esthétique, mais sacré. Il devient une liturgie incarnée, un dialogue silencieux entre l’âme et Dieu.
Chez lui, la spiritualité chrétienne est profondément enracinée dans la terre africaine, dans ses rythmes, ses symboles, ses blessures et ses espérances. Elle prend la forme d’une foi qui danse, qui peint, qui sculpte et qui chante. Une foi où le sacré transfigure l’ordinaire.

L’image que peint Henri Soku de cette spiritualité de l’art est celle d’un sanctuaire intérieur où l’homme africain rencontre le Dieu vivant à travers les couleurs, les sons et les gestes de sa propre culture. Une spiritualité de feu et de silence, d’incarnation et de mystère, où l’Invisible devient sensible, par la grâce, dans l’offrande de l’artiste à l’écoute de l’Esprit.

La spiritualité de l’art selon Henri Soku est un pont mystique entre la tradition carmélitaine et la sagesse africaine. Elle nous appelle à voir, à entendre et à sentir Dieu dans l’épaisseur du monde. Elle invite chacun à vivre l’art non comme un luxe, mais comme un chemin vers la lumière intérieure — une prière faite chair, une parole de beauté adressée au Dieu vivant.

Que cette spiritualité africaine et chrétienne de l’art continue d’inspirer artistes, croyants, chercheurs de sens et bâtisseurs d’âmes. Car dans chaque regard d’œuvre, dans chaque note sacrée, résonne l’écho discret du divin.

“Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie.
Tout passe, Dieu ne change pas.
La patience obtient tout.
Celui qui a Dieu ne manque de rien.
Dieu seul suffit.”
(Sainte Thérèse d’Avila)

Jérôme Soku

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