Pâques à Beni : une célébration entre joie et tristesse

 

Une vue des fidèles venus assister à la messe pascale à la paroisse catholique de Mandrandele à Beni (Nord-kivu). Le 9 avril 2023.
Radio Okapi/Ph. Sadiki Abubacar

La fête de Pâques est célébrée entre joie et tristesse ce dimanche 9 avril à Beni (Nord-Kivu). Le contexte sécuritaire qui prévaut dans cette partie de la RDC demeure en effet la principale préoccupation des populations. C’est ce qu’a constaté le reporter de Radio Okapi qui s’est rendu ce dimanche dans quelques lieux de culte, en pleine célébration de cette fête chrétienne qui symbolise la résurrection de Jésus-Christ.

La ville de Beni était plutôt calme ce matin du dimanche de Pâques. La circulation était  moins intense que d’habitude, dans un climat plutôt humide.

Au niveau des Eglises protestantes et catholiques où s’est rendu le reporter de Radio Okapi, la messe de Pâques est célébrée comme d’habitude. C’est le cas à la paroisse catholique de Madrandele dans la commune de Mulekera où parents, enfants, jeunes et personnes de troisième âge assistaient à la messe.

Cependant, ces fidèles disent célébrer la Pâques en ayant une pensée pour toutes les victimes des massacres des ADF et des groupes Mai-Mai dans la région. 

« On va danser avec les gens qui dansent et on va pleurer avec les gens qui pleurent. Nous fêtons dans un sentiment double. D’abord la fête du Christ ressuscité, notre rédempteur, au même moment nous fêtons dans un climat de chagrin parce qu’il y a nos frères et sœurs qui ont désiré fêter avec nous, mais qui ont été lâchement abattus par les ennemis de la paix d’ici chez nous », raconte un paroissien de Madrandele.

Mais malgré la menace permanente que constitue la présence de ces groupes armés dans le milieu et le risque d’attentat dans les lieux de culte, ces fidèles qui semblent s’être fait à cette situation affirment ne plus avoir peur.

« Etant chrétiens, nous ne pouvons pas avoir peur. S’il nous arrive de mourir dans des églises piégées, nous serons fiers parce que nous allons mourir martyrs », affirme fermement le pianiste Reagan.

Si certains adultes, comme Reagan, s’inclinent devant une réalité où les tueries font partie du quotidien de leur region; Arielle âgée de six ans, elle, n’en peut plus. 

Accompagnée de sa mère et de sa jumelle, elle dit avoir une intention de prière particulière pour cette messe pascale:

« Je suis venue prier parce qu’aujourd’hui c’est le jour de Pâques, qu’on ne tue plus les jeunes ».

Avec radiokapi

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