Page d’histoire : Fumeries de chanvre à Léo.

Une coupure de presse

Dans son édition du 24 août 1957, le journal Congo, le premier hebdomadaire congolais appartenant aux Africains a soulevé le problème des fumeries de chanvre. Cet éditorial fait allusion au problème soulevé pour la première fois par le journaliste Jean-Jacques Kande.  Une semaine plus tôt, ce dernier, chef de rubrique dans l’hebdo Quinze, a défrayé la chronique avec son article paru  le 16 août 1957.

Le Journal du Congo

Sous le titre « Fumeries de chanvre » et photos à l’appui, le journaliste met à la place publique ce que le gouvernement coloniale feint d’oublier. Ce long reportage ne fait non seulement la Une du journal mais aussi s’étale dans pas moins de cinq pages. C’est un véritable camouflet pour les colons belges.

  

La réaction des autorités coloniales ne se fait pas attendre. L’auteur de l’article incriminé est arrêté et jeté en prison à Ndolo, les locaux de Quinze sont perquisitionnés par la sureté coloniale. Pour défendre la liberté de la presse et des individus, l’hebdomadaire Congo s’offusque en fustigeant l’hypocrisie des autorités. En procédant ainsi, aucun Congolais n’est à l’abri d’une arrestation arbitraire.

Le journal Congo note aussi que ces fumeries sont la marque tangible du manque de justice sociale et du chômage. Aujourd’hui encore, outre le chanvre dont l’usage a pris des proportions inquiétantes, c’est le phénomène kuluna, né du chômage aigu et de la désintégration du tissu social qui défraie la chronique.

Samuel Malonga

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