Page d’histoire :Fonds d’avance ou Banque Lambert?

Des agents et fonctionnaires de l’Etat attendant la paie du mois devant une banque à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Au Congo, »Banque Lambert » signifiait à une certaine époque tout prêt à intérêt exagéré.On rencontrait dans chaque service, une personne, parfois un simple employé, disposant d’une grosse somme d’argent qu’elle prêtait aux autres, avec un taux d’intérêt mansuel de plus de 40%.Quelle folie!
Le jour de la paie, ce fameux « banquier » venait s’asseoir aux côtés de l’agent payeur en vue de recouvrer ses créances.Mais vu, son taux exorbitant d’intérêt, les pauvres fonctionnaires étaient pratiquement obligés de s’abonner à ce système qui s’apparentait à la mafia. Ainsi, ils percevaient leurs paies pour rembourser leurs dettes et restaient les mains vides. Le lendemain, ils revenaient pour s’endetter de nouveau auprès de leur prêteur.
Ce système a vu le jour en RDC tardivement. Avant, les prêts se faisaient sans intérêt, ou avec un intérêt légalement autosisé.Les commerçants disposaient d’un cahier sur lequel ils pointaient les noms de leurs débiteurs. A la fin du mois,ceux-ci venaient s’acquitter de leurs dettes, et les commerçants rayaient leurs noms.
Durant la période faste de notre économie, beaucoup d’employés avaient pourtant bénéficié du régime de prêts à intérêt raisonnable.La majeur partie de maisons avaient été acquises grâce au »fonds d’avance »: Bandalungwa, Kasa-Vubu, Yolo, 20mai, Cité Salongo..,sont l’illustration de ces prêts. Certains fonctionnaires privilégiés effectuaient des achats à crédit à « Congo-Luxe » ainsi que dans certains grands magasins. Mais toutes ces pratiques avaient soudainement disparues pour céder la place aux achats cash.
C’est ainsi qu’en dehors du pays,la communauté congolaise a eu du mal à s’adapter.Certains de nos jeunes compatriotes nouvellement employés ont payé les frais du système d’achat à crédit. Sans faire des comptes, ils ont accumulé des crédits de maisons, voitures, mobiliers, appareils électroménagers, au point de manquer de quoi s’acheter à manger à la fin du mois. Partout en Occident, les agents du marketing harcèlent
tous les jours. L’incitation à consommer devient si pressante que l’on finit par succomber à leurs offres.
Lorsque les économistes disent que le moral des ménages est haut, cela veut dire que l’on croupit sous les dettes.
La cible du marketing restent les enfants et less femmes, friands des gadgets. Ils veulent toujours être à la page:téléphone portable,Hi pod, Mp3 (dernier cri),.Toutes ces choses s’achètent à crédit. Et le taux d’intérêt fixé par exemple par Bruxelles s’élève à + de 17%.Les enfants se jettent tête baissée sur ces produits,oubliant que le taux moyen de l’augmentation salariale dépasse rarement 2%.
A cette allure, tout le monde est condamné à vivre perpétuellement à crédit.

Via mbokamosika.com

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