Lors des dernières élections américaines, la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris a illustré, selon Nicolas Sarkozy, une leçon cruciale pour toute démocratie à savoir, l’importance de s’adresser à une nation dans son ensemble, et non à des groupes distincts. L’ancien président français a souligné que Trump avait réussi en parlant « de l’Amérique aux Américains », tandis que Kamala Harris s’était adressée aux « communautés américaines » en tant que telles dont les Noirs, les Latinos, les femmes, les minorités LGBTQ+.
Pour Sarkozy, cette approche communautariste conduit à un éparpillement de l’âme nationale et à un affaiblissement de l’esprit de nation. Cette dynamique menace aujourd’hui la France et même la stabilité dans des pays comme la RDC.
Communautarisme et unité nationale : une leçon pour la France et l’Afrique
Ce retour sur l’élection américaine prend une résonance particulière au regard des tensions observées récemment en Afrique, notamment en République démocratique du Congo (RDC), où la question communautaire prend une tournure dangereuse. L’argumentation développée par des figures comme James Kabarebe qui soutient que le groupe armé M23 se justifie par la protection des minorités tutsies congolaises, notamment les Banyamulenge traduit une fragmentation communautaire dangereuse, qui menace l’intégrité des nations.
Dans le cas de la RDC, certains craignent que cette protection affichée d’une minorité communautaire serve en réalité des intérêts bien plus larges, et attise les divisions au sein d’une nation déjà fragilisée par des décennies de conflits.
Cette tendance au cloisonnement identitaire est à bannir d’autant plus que, comme l’affirme Sarkozy, « l’identité nationale ne peut être réduite à une addition de communautés».
Il met en garde, si la France et d’autres nations cèdent à cette logique où chacun se définit d’abord par son appartenance ethnique ou sexuelle, elle risque de se défaire de son unité. Pour lui, ce modèle ne peut conduire qu’à la division et affaiblit le lien entre les citoyens et leur patrie.
Un appel à l’universalité de la citoyenneté
Pour Sarkozy, l’unité nationale doit primer sur les revendications communautaires. Il souligne que, comme en Amérique où Trump s’est adressé aux citoyens avant tout, la France doit parler « de la France aux Français ». En cela, il appelle à une vision de la citoyenneté qui transcende les identités communautaires.
Reprochant aux discours identitaires d’enfermer les individus dans des cases, il déplore la tendance de certains politiques à courtiser les communautés séparément, réduisant ainsi la notion de citoyenneté à une simple affiliation culturelle ou identitaire. Avant d’être Noir, Blanc, Tutsi, ou autre, chaque individu doit être vu comme un citoyen à part entière.
Que dire de l’exemple de Barack Obama qui, selon Nicolas Sarkozy , a réduit le vote noir à une question raciale en appelant les Afro-Américains à voter pour Kamala Harris en tant que représentante de leur communauté, une approche que nombre d’électeurs ont jugée « humiliante ». L’enjeu, pour Sarkozy, est de dépasser ces étiquettes et de voir chaque citoyen comme partie prenante d’un projet national, où la grandeur et l’espoir dépassent les intérêts spécifiques.
Un avertissement pour les démocraties divisées
L’instrumentalisation des identités ethniques et culturelles à des fins politiques amènent une nation à sa perte. Les appels à la défense d’une minorité peuvent devenir des instruments de division qui sapent l’unité d’une nation. Dans ce contexte, l’avertissement de Nicolas Sarkozy se veut une mise en garde non seulement pour la France mais aussi pour toutes les nations confrontées à des tensions communautaires.
Son message est clair, seule une vision inclusive et universaliste de la citoyenneté peut préserver l’intégrité et la stabilité d’une nation.
Glad NGANGA
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