Musique :Verckys Kiamuangana dit VEVE,  »LE PHENIX », fête ses 78 ans d’âge ce 22 mai !

Verckys Kiamuangana

Le Phénix, vous connaissez sûrement? Cet oiseau de la mythologie grecque qui renait toujours de ses cendres. Telle peut être qualifiée  »la résurrection » du Vévé de Georges Kiamuangana Mateta

En effet, au lendemain du départ fracassant des MADJESI, personne n’aurait parié un kopeck ni un likuta sur la survie de l’orchestre fondé par Verckys. Car, et du jour au lendemain, le groupe s’est retrouvé orphelin de son trio magique.

Orphelin, Verckys? C’était mal connaître notre homme. Quatre ans plus tôt, il avait déjà survécu à son limogeage du TP Ok jazz de Franco Luambo Makiadi. Dans la foulée, il avait créé son propre groupe, le Vévé. 

Irruption fracassante sur la scène musicale congolaise, avec des tubes à la pelle: Mfumbwa, Bankoko ba boyi, etc… 

Orphelin, le Vévé? Qu’à cela ne tienne…Georges Kiamuangana, qui a les bras longs (trop longs diront certains), recrute de nouveaux chanteurs. Viennent à lui Tusévo Nejos, un ancien de Conga Succès, Fukiau, Tino Muinka un peu plus tard etc... Verckys reconstitue une nouvelle attaque-choc. Succès garanti. 

Avec la qualité du son produit par son studio mobile, le Vévé reprend très vite le haut du pavé. Les tubes s’enchaînent. Le  »patron », comme l’appellent ses proches (ou ses obligés), est toujours là et plus que là. Une chanson symbolise, cette renaissance du Vévé: Weekend Tobina

Même si le thème n’y est pas d’une grande originalité, la qualité musicale est époustouflante. L’arrangement ainsi que l’orchestration sont sublimes. Et comme il le fait souvent, Verckys prête sa si reconnaissable voix rauque au chant, en kikongo.

Au fil des années, Georges Kiamuangana s’impose comme l’une, sinon LA pierre angulaire de la musique congolaise, à grands renforts d’OPA, souvent hostiles, sur de jeunes orchestres. C’est la grande époque des  »Ecuries Vévé », véritable basse-cour des jeunes pousses de la musique. 

En faire partie vous garantit un sponsoring approprié: instruments performants, studio d’enregistrement de haute qualité, assurance de label de production (Editions Vévé), visibilité sur le marché du disque etc… 

Dans le monde des affaires, l’homme est d’une redoutable efficacité, certains parleront de férocité. Sa boulimie est insatiable. D’ailleurs, et selon ses propres dires, il a tout appris auprès de Franco.

La dernière péripétie de cette riche et tumultueuse carrière l’a opposé l’an dernier à Joseph Roger Jossart Nyoka Longo M’Vula pour la présidence du conseil d’administration de la SOCODA (Société congolaise des droits d’auteur et des droits voisins). Une bataille picrocholine qui s’est terminée devant les tribunaux. Résultat des courses? Si Jossart gagne en première instance, Verckys rafle la mise en appel. Le Phénix, je vous dis!

Preuve qu’à l’approche de son 78e anniversaire le 19 mai 2022, Verckys a toujours bon pied bon œil. Il fêtera en même temps ses 61 ans de carrière musicale. C’est pas rien! 

Avec son compère Jeannot Bombenga We’wando (bientôt 88 ans) et, dans une certaine mesure, Michel Boyibanda qui vient d’avoir 82 ans ce 22 février (j’en oublie sûrement d’autres), Georges Kiamuangana Mateta reste l’un des derniers témoins de la riche histoire de la musique congolaise.

Longue vie à toi, Sir Georges!

Instabilité dans les formations musicales


L’instabilité dans les formations musicales congolaises ne datent pas d’aujourd’hui. En effet, entre 1972-73 et 1981, un gros paquet de chanteurs et instrumentistes sont passés par le Vévé. Retenons simplement qu’après le départ des MADJESI, Verckys, dans un premier temp, a eu recours, au chant, à: Kelly Makiadi, Tusevo Nejos, Pepitho Fukiau, Bebe José et Djo Roy pendant qu’Aladji Baba était à la guitare solo, Danyla à l’accompagnement et Jim à la basse. Macropo Munange et Verckys assuraient le saxo et Bayard les drums.


1976 correspond au gros succès de Papy Baluti et Muana Mburu, sortis aux Editions Zadis (Zaïre disques) en remplacement de son premier label Editions Vévé. Peu de gens se souviennent que ces titres ont été composés par Francis Bitsoumani alias Celi Bitshou. L’attaque-chant était composée de Tino Mwinkua, Tusevo Nejos, Djo Roy, Pepitho Fukiau pendant que Lambion prenait la guitare solo, Aladji Baba  »descendait » à la guitare rythmique, Ndolo et Celi Bitsou à la basse. Dibuidi et Sax Matalanza au saxo et Makamba au trombone.
Grosso modo, entre ’76 et ’80, Verckys se met en retrait de la scène active mais se lance à fond dans les affaires: boîte de nuit, magasin Zadis sur la place Victoire, le fameux Vévé Center, passage obligé de toute une galaxie de groupes en vogue: Grand Zaïko Wa Wa, Victoria Eleison, Langa Langa Stars, Mbonda Africa, Wenge Musica etc…


A ma connaissance, si Ditutala est de ’80, cela correspondrait à la sortie de Georges Kiamuangana de sa confortable retraite pour former un Paris un groupe nommé Vévé International, sous le label éponyme. Le chanteur Diatho Lukoki et même Djo Mpoyi et Dizzy Mandjeku, tous anciens de l’Ok Jazz, en feront partie. Luciana, de Viva La Musica y fera aussi une apparition. Je ne sais pas si j’ai pu répondre à ta question, Georges. Ce qui est sûr, c’est que Georges Kiamuangana Mateta alias Verckys a vécu mille vies. Le Phénix encore et toujours.


Simba Ndaye via mbokamosika

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