Musique: La Rumba congolaise, une odyssée(illustrations audios)

Papa Wemba, le géant de la Rumba congolaise

Résultat d’une épopée musicale et culturelle qui relie les deux rives de l’Atlantique, la rumba congolaise a fait son entrée au patrimoine mondial de l’Unesco en décembre 2021. Il était temps.

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Elle est née sur les rives du fleuve Congo, ou peut-être même avant dans les docks du port de la Havane. Elle a voyagé dans les cargos transatlantiques et a grandi sur les trottoirs du quartier Matonge à Bruxelles. On l’a jouée avec ferveur dans les club de Tokyo, elle a même eu son moment de gloire aux Etats-Unis au moment du Superbowl en 2010 après avoir fait un détour par la Colombie. Se plonger dans l’histoire de la rumba congolaise c’est faire le récit d’une odyssée. Comme toute mythologie, elle a ses dieux : Papa Wemba, Franco, Le Grand kallé, Koffi Olomidé et ses sous genres : le soukous, le tokoss ou encore le champeta.

El Manisero( reprise d’Elvis El Salsero)

L’hymne de l’indépendance :

Indépendance Cha cha est sans doute le son le plus célèbre de la rumba congolaise. Il a été composé par L’African Jazz, l’un des plus grands orchestres de rumba de Kinshasa, en marge de la table ronde de 1960 qui a annoncé l’indépendance du Congo. Cette chanson est emblématique car elle écrit l’histoire politique d’un pays qui s’affranchit de la tutelle du colonisateur belge. Cette rumba est dite « congolaise » pour la différencier de la rumba « mère » née à Cuba entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème siècle.

Indépendance Tcha-Tcha, Africa Jazz
Africa Jazz au studio

Le deuxième âge d’or de la rumba :

A l’aube des années 70, c’est le deuxième âge d’or de la rumba congolaise grâce aux échanges entre les musiciens congolais et les musiciens occidentaux. Les orchestres se multiplient et d’autres musiciens commencent à prendre le relais des anciens toujours présents. Il y a ceux qui restent à Kinshasa et puis ceux qui partent en tournée dans le monde entier. Résultat : les musiciens se forment, mettent en commun leurs savoirs, nouent des amitiés et peuvent même emprunter des traditions musicales des pays qu’ils visitent.

Papa Wemba, roi incontesté du genre

«  Chères mères, chers pères, chers frères et sœurs, chers amis, aidez-moi  jusqu’à ce que j’atteigne les sommets les plus hauts pour que je demeure toujours en haut » implore Papa Wemba dans son titre Analengo en 1981. Celui qui se faisait appelé Jules Presley à ses débuts, en hommage à Elvis, a déjà marqué l’histoire de la rumba avec son passage dans la formation mythique, Zaiko Lenga Lenga. Il a fondé sa propre formation, Viva La Musica et avec Analengo, il vient d’être adoubé par Franco qui domine le genre à l’époque. Après la mort du sorcier de la guitare, Papa Wemba devient le roi incontesté du genre.

Analengo(Papa Wemba)

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