Musique : ces femmes immortalisées par leurs maris musiciens !

Dans le riche répertoire de la musique congolaise des années 50 à ces jours, l’on retrouve des chansons dédiées aux femmes par leurs époux et apôtres d’Orphée.

Sphynxrdc.com revient sur quelques chansons qui ont été dédiées à ces dames qui ont su conquérir le cœur des stars de la musique congolaise moderne.

Des belles pages d’amour

C’est le doyen Wendo Kolosoy qui ouvre le bal avec Marie Louise. Cette chanson restera l’une des premiers tubes à succès de la musique congolaise moderne des années 50 et qui propulsa l’ancien batelier au devant de la scène.

Marie Louise que l’on a vu aux côtés du doyen Wendo jusqu’à son dernier souffle a laissé l’image d’une femme jalouse de son mari:

 » Tata n’a bino akomi kaka sima ya ba nyonyo banda M’zee apesi ye bomengo ya ki mokolo » pour dire: » votre père ne fait que courir derrière les jeunes filles depuis que M’zee lui a donné une fortune à un âge avancé ».


Le Grand Kalle Djeff, patron d’Africa Jazz va immortaliser son épouse bien aimée Catho dans la chanson Kalle Catho. Dans ce morceau, c’est l’homme qui interpelle son épouse sur l’ingratitude des amis qui défilaient dans leur domicile alors qu’il avait du vent en poupe à Léopold-ville. Désormais, c’est tout le monde qui lui tourne le dos. Grand Kalle connaît une période de déception dû au départ en cascade de ses anciens camarades musiciens.


En 1958, le TP OK JAZZ s’appelle encore Bana OK Jazz et composé à peine de 6 personnes dont Franco Luambo Makiadi, Vicky Longomba, Edo Nganga de Brazzaville, Brazos, De soin et Célestin . Ces derniers vont immortaliser leurs compagnes dans la chanson  » Babomi Mboka » pour dire que Bana OK Jazz tient la ville.


Adios Thethe restera à jamais la chanson dédiée à une femme la plus reprise par plusieurs musiciens.

C’est un chef d’oeuvre signé par le grand Rochereau Tabu Ley pour immortaliser sa chère épouse et copine de sa tendre enfance. On dit de cette femme du Seigneur Ley, la première parmi les nombreuses conquêtes du fils unique Tabu, qu’elle fut une grande compositrice des chansons à succès dont certaines ont été même interprétées par Mbilia Belle, alors sa rivale. Selon des témoins de la famille sur l’avenue Dima dans la commune de Kinshasa, non loin du marché Simba Zigida, celle ci est morte après une crise de jalousie pour n’avoir pu supporter la légion des mbanda( rivales) qu’elle a vu défiler depuis l’époque où son mari se produisait au bar Type K et même après.


C’est à peine que le poète Lutumba Simaro Masiya évoquait le nom de la mère de ses enfants, Kelani dans ses chansons, dont l’on ne retrouve pas une chanson entière lui dédiée.

Cependant, de son « deuxième bureau », seconde épouse, l’on en trouve plusieurs. Dans la chanson Ebale ya Zaïre composée en 1974, le poète Lutumba immortalise sa dulcinée dans une chanson qui figure dans l’anthologie de la musique congolaise.

Le grand guitariste et soliste Michelino Mavatiko ne se fera pas prié pour immortaliser la beauté boyomaise incarnée par la belle Salima de tribu Topoke qu’il a connu lors de son passage à Kisangani.

La belle Salima est restée seule à Kinshasa depuis que le beau-gard de guitariste s’est envolé pour l’occident, tout précisément en France, où il rédige ses mémoires.


Madilu Système qui venait d’être surpris par sa belle Biya en position délicate avec l’une de ses danseuses dans leur propre domicile sera pardonné après le succès de la chanson qui porte le nom de la concernée, intitulée : Biya.

Il l’avait même surnommé : fondation.


Papa Wemba est l’un des musiciens congolais qui est resté le modèle d’un bon père de famille à côté de sa belle Amazone pour laquelle plusieurs chansons ont été rédigées et chantées dont « Amazone ».

Les deux tourtereaux réussiront à officialiser leur mariage à la paroisse St Joseph de Matonge.

Koffi Olomide dit le Rambo continue à chanter sa belle Aliya pour laquelle plusieurs chansons ont aussi été rédigées.

De deux amoureux sont nés des beaux enfants dont la petite Didistone, nouvelle ambassadrice de l’UNICEF pour la RDC.

Stino Mubi signera Mege Ngoy pour sa dulcinée.

De la nouvelle génération, l’on retiendra d’abord la chanson  » Dis moi amour » de l’artiste musicien auteur-compositeur JB Mpiana dans son album Feu de l’amour.

Cette chanson bien trouvée ne saura apaiser la déception et la colère de la belle Amida qui ne supportait plus l’infidélité de son mari. Contrairement à Biya, Amida fera ses valises pour une autre personne malgré des jolis enfants issus du mariage avec Papa Chéri, après un divorce consommé, bien entendu.

Werrason est celui qui aura la chance, disons, la grâce, de garder la mère de ses enfants, Silvie Mapata, qu’il tentera d’immortaliser mais toutes les chansons n’ont pas eu un grand succès.

C’est le cas d’un morceau en préparation avec son frère du grand Bandundu Reddy Amisi que l’on n’a jamais retrouvé sur le marché du disque.


Fally Ipupa est ce cadet qui a eu toutes les grâces d’une dame qui l’a soutenu durant tout son temps de galère.

C’est la belle Nana Ketchup qui l’a porté devant la scène comme artiste pour avoir découvert à ce gentleman une grande star en devenir. C’est elle qui l’a couvert des grandes griffes alors qu’elle travaillait dans un restaurant au centre ville à Gombe parmi les blancs.

Quoi de plus normal que la grande star de la musique africaine lui rende l’ascenseur par reconnaissance.  » Bafana », comme aime bien l’appeler son mari, ne manque pas une chanson d’amour dans chaque album produit par l’ancien de l’orchestre Lifaki du quartier Cinkin à Bandalungwa.


En ce mois de mars où les femmes sont à l’honneur, il y a de quoi dire que sans elles, la musique congolaise ne mériterait pas autant d’estime à travers les âges.
Don Petit N’Kiar

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