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Afrique

Moïse Turahirwa : l’étoffe d’un survivant dans l’ombre du régime Kagame

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Le créateur de Moshions brise le silence sur une vie marquée par la persécution et la résilience et de surcroît une enfance volée par la peur. Moïse Turahirwa, icône de la mode africaine et fondateur de la prestigieuse marque Moshions, a récemment bouleversé l’opinion publique en dévoilant, dans une publication poignante, les souffrances infligées à lui et à sa famille par le régime du président rwandais Paul Kagame. À seulement six ans, il assiste à l’arrestation brutale de son père, pasteur, emprisonné sans procès par les Inkotanyi bras armé du pouvoir. Ce traumatisme d’enfance, empreint de violence et d’injustice, marquera à jamais son regard sur le monde.

L’ascension silencieuse d’un homme blessé

Paradoxalement, c’est dans l’univers du luxe et de la mode que Moïse trouve refuge et force. Il bâtit Moshions, maison de couture devenue symbole d’élégance rwandaise, portée même par le président Kagame. Une ironie amère que le créateur qualifie de “guilty pleasure” : voir son art applaudi par ceux-là mêmes qui ont brisé son innocence. Derrière les projecteurs, il cache les cicatrices d’une lutte intérieure, d’un passé trop lourd pour être effacé par la gloire.

Une chasse orchestrée au nom du pouvoir

Mais les fantômes du passé ne l’ont jamais quitté. En 2023, Moïse se retrouve à nouveau dans la tourmente. Accusé à tort de possession de drogue, arrêté, humilié, son domicile perquisitionné sur ordre, selon lui, d’Ange Kagame. Une descente aux enfers qu’il décrit comme une opération de harcèlement personnel, déguisée en intervention judiciaire. Aucun chef d’accusation solide ne sera retenu, mais le mal est fait : réputation entachée, santé mentale fragilisée, peur constante.

Le cri d’un homme libre

Aujourd’hui, Moïse Turahirwa ne cherche plus à se taire. Il déclare haut et fort qu’il ne pardonnera jamais. Non par vengeance, mais pour que son histoire serve de témoignage. Pour rappeler que le pouvoir, au Rwanda, peut se muer en outil de répression intime. Son courage de parler, de survivre et de créer malgré l’oppression, fait de lui plus qu’un styliste : un symbole de résistance. Une étoffe rare, tissée de douleur et de dignité.

La Rédaction

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