L’escalade est brutale, les mots sont graves. Le général Muhoozi Kainerugaba, fils du président Yoweri Museveni et chef des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF), s’est lancé dans une série de déclarations incendiaires, menaçant directement le gouverneur militaire de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama. Dans des messages publiés sur son compte Twitter, il le traite de « très stupide » et va jusqu’à affirmer : « Nous allons l’arrêter très bientôt. »
Ces propos, d’une violence inouïe, ne sont pas isolés. Dans le même élan, Muhoozi a ouvertement déclaré que l’UPDF ne s’opposerait pas à la prise de Kisangani par le M23, ajoutant même que si ces derniers tardaient, l’armée ougandaise prendrait elle-même la ville. Il a également donné carte blanche à ses troupes en Ituri, leur ordonnant de tirer avant de poser des questions dans les zones de Fataki et Djugu.
Silence troublant de Kinshasa, la tension monte
Pendant que ces menaces fusent et que l’intégrité territoriale de la RDC est ouvertement défiée, Kinshasa garde un silence assourdissant. Aucune réaction officielle du gouvernement face à ces propos d’un officier supérieur étranger appelant à l’arrestation d’un gouverneur congolais et menaçant la souveraineté nationale.
Sur le terrain, le chef d’état-major général des FARDC, le lieutenant-général Jules Banza, est arrivé à Kisangani pour inspecter les unités militaires déployées dans la 3ᵉ zone de défense. Une mission qui tombe à point nommé, alors que la ville est désormais évoquée comme une cible potentielle par Muhoozi et ses alliés.
Jusqu’où ira cette provocation ? Qui pour répondre à cette menace ouverte ? La RDC est face à un défi de souveraineté majeur. L’heure n’est plus aux hésitations.
Glad NGANGA