Matata Ponyo : un appel pour un plaidoyer d’une vision budgétaire philosophique face aux défis de l’avenir(vidéo)

Lors de son discours sur le projet de loi de finances 2025, le député national Augustin Matata Ponyo a souligné que le budget de la République Démocratique du Congo (RDC) ne doit pas être uniquement un exercice technique et économique, mais aussi porter une vision philosophique profonde. Selon lui, il s’agit d’un projet de société, guidé par des valeurs éthiques et un souci d’équité intergénérationnelle, qui doit répondre non seulement aux défis actuels, mais aussi aux aspirations futures du pays.

Son intervention visai à alerter la Première ministre Judith Suminwa sur les risques économiques que pourrait affronter la République Démocratique du Congo (RDC) si certaines réformes ne sont pas entreprises. Ancien Premier ministre et économiste averti, Matata Ponyo a pris la parole pour exposer ses inquiétudes quant à la stabilité économique du pays et conseiller vivement la cheffe du gouvernement sur la nécessité de préserver l’équilibre budgétaire et de penser à l’avenir du pays.

Un taux de change à surveiller pour un équilibre économique durable

Dans son discours, Matata Ponyo a mis en lumière l’importance d’un taux de change stable, exhortant la Première ministre à garantir que celui-ci reflète un véritable équilibre entre l’offre et la demande sur les marchés des devises, biens et services.

« Madame la Première ministre, veillez à ce que le taux de change soit l’expression de l’équilibre macro-économique entre l’offre et la demande », a-t-il insisté, soulignant le rôle crucial du gouvernement dans la gestion de la monnaie nationale.

Inflation et croissance, des objectifs à renforcer pour 2025

Le député a également exprimé ses regrets quant aux performances inflationnistes des cinq dernières années, pointant un manque de résultats concrets dans la maîtrise de l’inflation par l’exécutif. Le budget 2025 prévoit un taux de croissance de 5,7 % et un taux d’inflation de 9,9 %. Cependant, Matata Ponyo juge ces objectifs insuffisants et peu ambitieux pour un développement économique véritablement inclusif.

« La RDC n’a pas besoin d’un taux de croissance de 5,7 % ; c’est un taux appauvrissant. Ce taux ne repose pas sur des réformes effectives », a-t-il affirmé, plaidant pour des réformes économiques plus structurantes.

Endettement public, un poids inquiétant pour les générations futures

En abordant la dette publique, qui a doublé en six ans pour atteindre près de 11 milliards USD, Matata Ponyo a exprimé sa préoccupation concernant l’augmentation rapide de l’endettement. Pour lui, la croissance de la dette représente une menace pour l’avenir du pays, affectant non seulement la situation économique actuelle, mais aussi les générations futures. Dans un message empreint de sensibilité, il a rappelé à la Première ministre son rôle de « mère », en lui demandant de prendre en considération l’avenir de ceux qui ne sont pas encore nés. « Vous êtes mère et je sais que vous avez plus que moi cette sensation de l’avenir de ce pays », a-t-il déclaré, espérant susciter une prise de conscience.

Une gestion budgétaire sous surveillance, l’importance du suivi

Pour Matata Ponyo, l’adoption du budget n’est qu’une étape, mais sa véritable efficacité réside dans son exécution. L’ancien Premier ministre a souligné la nécessité d’un suivi rigoureux de l’exécution budgétaire.

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« Le budget n’a de sens que s’il est exécuté… s’il n’y a pas de suivi et d’évaluation, tout ce que nous aurons adopté ici restera une lettre morte », a-t-il averti. Cet appel met en lumière les enjeux d’une gestion publique transparente, condition sine qua non pour restaurer la confiance et l’efficacité des politiques économiques.

Corruption et gouvernance , des freins à la crédibilité budgétaire

Dans sa conclusion, Matata Ponyo n’a pas hésité à dénoncer les obstacles que représentent la corruption, le non-respect de la chaîne des dépenses et la faible indépendance de la Banque centrale, facteurs qui affectent selon lui la crédibilité des projections économiques et budgétaires de la RDC.

Alors que la dette publique atteint des niveaux records avec un encours de plus de 10,8 milliards USD, la voix de Matata Ponyo se veut un cri d’alarme. En appelant la Première ministre à renforcer les réformes économiques et à privilégier une gestion plus stricte des finances publiques, il exhorte l’exécutif à anticiper les défis d’un avenir incertain pour offrir au peuple congolais des perspectives de développement véritablement durables.

Glad NGANGA

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