Madagascar : deux Français arrêtés, soupçonnés de projeter l’assassinat du président

« Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés mardi dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré mercredi soir à la presse la procureure générale, suite à une tentative d'assassinat d'Andry Rajoelina (Photo by RIJASOLO / AFP) 

« Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés mardi dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré mercredi soir à la presse la procureure générale, suite à une tentative d’assassinat d’Andry Rajoelina.

Le parquet malgache a annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du président de la République Andry Rajoelina, et arrêté plusieurs personnes « étrangères et malgaches ». Parmi ces personnes arrêtées figurent deux Français, a-t-on appris jeudi de source diplomatique.

« Plusieurs ressortissants étrangers et malgaches ont été interpellés mardi dans le cadre d’une enquête pour atteinte à la sûreté de l’État », a déclaré mercredi soir à la presse la procureure générale Berthine Razafiarivony.

« Selon les preuves matérielles en notre possession, ces individus ont échafaudé un plan d’élimination et de neutralisation des diverses personnalités malgaches dont le chef de l’État », a ajouté la procureure, sans autre précision ni sur ces preuves ni sur les circonstances de ces arrestations.

« À ce stade de l’enquête qui se poursuit, le parquet général assure que toute la lumière sera faite sur cette affaire », a-t-elle ajouté.

Déjà une tentative d’assassinat déjouée

Sur l’identité des deux Français arrêtés, dont les épouses ont également été placées en garde à vue, il s’agirait d’anciens officiers, Philippe F. et Paul R. Selon le fichier des entreprises à Madagascar, Philippe F. dirige une société d’investissement et de conseil pour les investisseurs internationaux à Madagascar. Cet ancien colonel de l’armée française se serait installé dans l’Ile début 2020, selon plusieurs sources.

Paul R., un Franco-Malgache, connaît bien le président Rajoelina, dont il a été un conseiller diplomatique jusqu’en 2011. Il se présente, sur Internet, comme un conseiller de l’archevêché d’Antananarivo qui a pris ses distances affirmant ne pas être « responsable de personnes utilisant son nom sans un mandat exprès ». Né en 1963, il était capitaine lorsqu’il a quitté la gendarmerie en 1994, selon une source de gendarmerie française.

Lors de la célébration de la fête de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin, la gendarmerie avait déjà annoncé avoir déjoué une tentative d’assassinat du secrétariat d’État chargé de la gendarmerie, le bras droit du président, le général Richard Ravalomanana.

L’un des pays les plus pauvres du monde, Madagascar a connu depuis 20 ans de nombreuses et graves crises politiques. La grande Île est quasi verrouillée depuis la pandémie de Covid-19, et la famine frappe actuellement de plein fouet une région du sud du pays.

Le Parisien

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