Londres: La communauté congolaise accuse Kagame de chercher la tête de Déborah Kayembe pour avoir dénoncé l’accord entre le Rwanda et la Grande Bretagne !

Mme Déborah Kayembe, avocate et rectrice de l’université d’Édimbourg en Ecosse

L’avocate d’origine congolaise et rectrice de l’université d’Édimbourg en Ecosse, Mme Déborah KAYEMBE est victime d’un acharnement sans précédent après avoir dénoncé l’accord entre le Rwanda et la Grande Bretagne qualifié de diabolique par les congolais vivants au pays de l’oncle Sam.

La communauté congolaise vient d’initier une pétition pour dire non à l’intolérance de la nation anglaise qui veut céder à la tentation de livrer cette grande figure humaniste reconnue mondialement entre les mains du président rwandais Paul Kagame qui veut la tête de l’avocate de 45 ans qui dérange le plan B de la balkanisation de la République démocratique du Congo :

« Elle n’est pas négationiste, plutôt, elle  dénonce l’accord signé entre le Royaume-Uni et le Rwanda sur l’envoi des demandeurs d’asile dans ce dernier et en donnant un point de vue personnel. 

Cette situation doit interpeller les compatriotes et  humanistes du monde entier. 

Dénonçons cet accord qui nous ramène plusieurs années en arrière. 

Soutenons Mme Debora KAYEMBE   face à cet acharnement jusqu’en créant un lien entre son avis personnel et sa profession

Soutenons Mme Déborah en demandant à son université d’être à ses côtés.Signez cette pétition », peut-on lire dans cette pétition initiée depuis le week-end dernier depuis Londres ».

Qui est Madame Déborah Kayembe ?

Déborah Kayembe Buba (née en avril 1975) est une avocate écossaise, d’origine congolaise, spécialisée dans les droits humains, et une militante politique. Elle a été élue en février 2021 rectrice de l’université d’Édimbourg.

Debora Kayembe, une réfugiée congolaise à la tête de l’université d’Edimbourg

L’avocate et militante politique de 45 ans a été remarquée pour son message de tolérance et de dialogue face au racisme
Plus de seize ans après avoir fui la République démocratique du Congo (RDC), recherchée par un groupe armé qu’elle a contribué à démasquer, Debora Kayembe est rectrice de la vénérable université d’Edimbourg, qui est pour la première fois dirigée par une personne noire. Depuis ce temps-là, l’avocate, aujourd’hui âgée de 45 ans, a demandé l’asile au Royaume-Uni, fondé une famille et s’est installée en Ecosse, où elle s’est spécialisée dans les dossiers de droits humains.

Malgré son parcours, la militante politique estime que rien ne l’avait préparée à se voir proposer de prendre la tête de l’université d’Edimbourg, fondée au XVIe siècle. En novembre 2020, elle a été approchée pour savoir si elle envisagerait d’accepter le poste. Elle a accepté, tout en pensant que ses chances étaient minces. Sa nomination l’a laissée sans voix. « C’est quelque chose que je n’avais jamais imaginé, jamais cherché, confia-t-elle à l’AFP. C’est arrivé sur un plateau. »

Plusieurs mois avant sa nomination, Debora Kayembe s’était retrouvée mêlée à un conflit qu’elle avait d’abord voulu éviter. Elle avait déjà été victime de racisme auparavant en Ecosse, mais les attaques ont atteint leur paroxysme en juin 2020, en pleine mobilisation mondiale contre le racisme après la mort de George Floyd, un Américain noir mort lors de son arrestation par la police aux Etats-Unis. Debora Kayembe se rendait à un rendez-vous professionnel quand sa voiture a violemment quitté la route. En inspectant le véhicule, elle s’est rendu compte que des clous avaient été mis sur les quatre pneus. « Les fois précédentes, je pouvais dormir tranquille, explique-t-elle. Parfois il faut faire le dos rond et laisser passer les choses, mais ce qui m’est arrivé ce jour-là est inacceptable. »

Elle a raconté ce qui s’était passé sur les réseaux sociaux. Mais plutôt que de chercher la confrontation, elle a choisi d’adopter un message de tolérance et de dialogue avec ses agresseurs. « Je leur ai dit : écoutez, ces choses font partie du passé, on a dépassé ça, si vous ne comprenez toujours pas, il va falloir qu’on dialogue. C’était ça mon message. Rien d’autre. »

Danse d’esclave

Peu de temps après, sa fille est revenue de l’école en larmes : une enseignante lui avait demandé de faire une danse d’esclave devant ses camarades de classe. Après des explications avec l’école, elle a lancé une pétition pour que le Parlement écossais s’attaque d’urgence au racisme dans le système éducatif. Le Parlement a accepté, la question sera débattue dans les mois qui viennent.

C’est justement ce message de dialogue et de tolérance qui a attiré l’attention de l’université d’Edimbourg, qui compte parmi ses anciens étudiants des premiers ministres, des prix Nobel et des athlètes olympiques. « Ils m’ont dit qu’en tant que rectrice de l’université, mon message irait loin et que le monde entier écouterait. » Selon Déborah Kayembe, née à Kinshasa et élevée par son oncle médecin, sa famille en RDC a été submergée d’émotion en apprenant la nouvelle : « Il y a un sentiment de fierté nationale, ils attendent la cérémonie inaugurale, cet été, pour venir en Ecosse voir ça de leurs propres yeux. ».

Touche pas à ma Déborah !

Sam Nzita

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