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Economie

L’expert en hautes finances Aimé Lambala conteste la thèse d’une stabilité du cadre macroéconomique en RDC défendue par le VPM Daniel Mukoko

 

 

 

Au cours du Briefing Presse de lundi 14 mars 2025, le Vice-Premier ministre en charge de l’Economie Nationale, Daniel Mukoko, qui était au côté du ministre de la Communication et médias Patrick Muyaya, a échangé avec les journalistes sur la thématique « Évolution de la conjoncture économique et efforts déployés en temps de guerre pour la stabilité économique et la protection du pouvoir d’achat en RDC ».

 

Dans son analyse des agrégats économiques, le VPM Mukoko a soutenu la stabilité cadre macroéconomique de la RDC. Ici, il a fait allusion à la stabilité du franc congolais depuis juin 2024, au recule de l’inflation par rapport à son niveau de 2024 , à l’accroissement significatif des réserves internationales qui atteignent 6,7 milliards USD mais aussi aux mesures de réduction de prix de neuf produits de base dont le carburant. Bref, Daniel Mukoko Samba s’est réjoui du fait que les indicateurs du cadre macroéconomique sont au vert en dépit de l’occupation de quelques villes et territoires du Nord et Sud-Kivu par l’armée rwandaise et les terroristes du M23-AFC.

 

A (RE) Lire : RDC : Daniel Mukoko Samba se réjouit de stabilité du cadre macroéconomique malgré la guerre dans la partie Est

 

Cet optimisme du VPM en charge de l’Economie n’est pas partagé par Aimé Lambala qui est expert en hautes finances. Ce dernier soutient qu’il n’y a pas de stabilité du cadre macroéconomique en RDC et décline son argumentaire en ces termes :

 

« Je ne suis pas d’accord à 100 % avec le Vice-Premier Ministre en charge de l’Economie nationale. Je conteste les affirmations du ministre Mukoko sur la stabilité du cadre macroéconomique en RDC. Il faut d’abord savoir que signifie la politique macroéconomique ? Notre politique macroéconomique n’est pas stable, ni prospère. Je conteste cette thèse ».

 

« Le ministre de l’Economie devait plus nous parler de la politique macro prudentielle, avec les agrégats financiers en RDC, en rapport au << policy-mix >> budgétaire et monétaire, entre le Trésor et la Banque centrale du Congo. Dans la politique macroéconomique, il nous faut la production (croissance PIB), l’inflation, le chômage, parmi les critères macroéconomiques. Nous ne remplissons rien actuellement. Le gouvernement à travers son ministre de l’Economie a promis, en 2024 et 2025, la création de plus de 3 millions d’emplois dans deux ans. Alors quelle politique macroéconomique, le ministre nous laisse entendre ! »

 

« La stabilité du franc congolais ne dépend pas de la bonne politique monétaire de la Banque centrale du Congo encore moins du Gouvernement Suminwa. << Non >>. Cette stabilité monétaire dépend plus d’une politique de << dualité monétaire, entre la monnaie nationale, le franc congolais, et la devise américaine, le dollar. La monnaie nationale est plus en perfusion permanente avec le dollar, suite à l’ancrage. Le taux d’intérêt, fixé par la Banque centrale du Congo, est fixé par rapport aux taux du dollar dans les marchés financiers. Donc, nous n’avons pas une indépendance financière ».

 

« Quand le ministre de l’Economie parle de l’inflation, la RDC n’a pas une forte inflation. Nous avons << un choc de prix à la consommation >> suite à l’absence de production locale. La vitesse de circulation monétaire en RDC étant faible dans l’Economie réelle et parallèle. Il y a une forte thésaurisation dans les ménages, par manque de confiance aux institutions bancaires. Cela ne déstabilise pas la politique monétaire. Quand le ministre Daniel Mukoko parle de la faible inflation, donc, il faut une augmentation de salaires, coûts, pour que nous sentions une inflation CORE ! Jusque-là, on n’est seulement dans des discours ».

 

« Le ministre parle la baisse de prix des produits de base ? Je ne le crois pas. Durant le premier trimestre (T1) 2025, nous avons eu les chocs de prix à la consommation. Donc, par rapport aux neuf produits que le gouvernement a accordés de subventions pour la réduction de prix, cette baisse a plus profiter aux importateurs dans leur croissance organique, et non aux ménages ».

 

« Parlons du secteur financier. Quand le ministre Mukoko, nous parle de financement du trésor par la monétisation de la dette auprès des investisseurs (assurances, banques commerciales, entreprises d’Etats), ce modèle de financement pousse à la trappe a liquidité sur le marché de crédit. La dette que le trésor contracte (Bons et Obligations du trésor), cet argent n’est pas commercial dans l’économie réelle, mais s’ajoute à la dette publique, pour revenir à la dette primaire. Donc, nous avons le régime flexible et le régime fixe, durant la maturité de la dette d’Etat. Les banques commerciales préféreront financer le trésor et non l’économie réelle. Donc, il y a manque du << multiplicateur monétaire >> à cause du trésor (ministre des finances) qui prive les entreprises de crédit sur le marché bancaire».

 

ALS.FINANCE CIF 

CEO

AIME LAMBALA 

EXPERT EN HAUTES FINANCES, MACROECONOMISTE, MONETARISTE ET MARCHES FINANCIERS.

Amédée Mwarabu 

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