L’écrasante majorité des familles
congolaises, particulièrement celles des bas quartiers des grandes villes, sont plongées dans la conviction de n’avoir aucune part à leur propre société. Les enfants de ces familles, surtout ceux vivant dans la rue, généralement et abusivement qualifiés de « kuluna », c’est-à-dire de bandits de grand chemin, sont piégés dans un très long couloir profondément affligé dont la sortie n’est indiquée nulle part.
L’existence de ces enfants dits « kuluna », il faut le dire à haute voix, est une condamnation portée contre l’échec de ceux qui n’ont pas su traduire l’État de droit et la démocratie dans la réalité depuis l’accession, en 1960, du pays à la souveraineté nationale et internationale.
La tâche essentielle et primordiale qui incombe aux citoyens véritablement dotés de la vertu politique, lorsqu’ils accèdent au pouvoir d’Etat, est de défier immédiatement, audacieusement et systématiquement le statu quo et toutes les injustices sacrées. En accélérant la venue du jour où, suivant Esaie 10:4, « tout valon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissées, tout éperon deviendra une plaine et tout mamelon une trouée. »
Ainsi disparaîtra ce système si profondément cynique et corrompu qui écrase l’immense majorité des familles congolaises au profit d’une très infime minorité.
MUSENE SANTINI BE-LASAYON