Il n’y a pas longtemps, le professeur André Mbata, premier président de l’Assemblée nationale, pourtant chrétien, a renié à Mgr Fridolin Ambongo, archevêque catholique de Kinshasa, et à l’Eglise le droit de s’ingérer dans les affaires de l’État.
Et pourtant, Jésus-Christ, le chef suprême de l’Eglise, n’a jamais interdit à celle-ci de se prononcer sur la gestion de la chose publique. Au contraire, étant politicienne et prophétesse de Dieu, il appartient à l’Eglise de veiller à la juste traduction de la volonté de Dieu dans les actes.
Des preuves bibliques? Tenant compte des agissements publics et privés du roi Hérode, Jésus lui-même a traité ce dernier de renard. Il a rétabli l’ordre dans le temple de Jérusalem en chassant les vendeurs qui y opéraient pour le compte des gouvernants de l’époque.
À côté du roi qui devait traduire dans les actes la volonté de Dieu, il y avait toujours un prophète pour veiller à la juste expression de cette volonté divine. Le prophète Nathan a durement reproché au roi David d’avoir fait assassiner l’officier Urie après avoir commis l’adultère avec sa femme Batseba. Le prophète Amos a préché la justice sociale contre la situation d’injustice qui prévalait sous le roi Jéroboam.
En Rd-Congo même, le président Mobutu a recouru à la Cenco pour faciliter le dialogue politique, conduire la Conférence nationale souveraine et le HCPT, le parlement de transition. Kabila 2 a accepté et décidé de mettre à la tête de la Céni des hommes de Dieu, un prélat catholique d’abord, un pasteur protestant ensuite.
La Rd-Congo n’appartient pas à César, mais plutôt à Dieu qui a confié sa gestion à César. Ce dernier est humain. Il est susceptible de commettre des fautes et des erreurs dans la gestion des affaires de l’État. L’Eglise, politicienne et prophétesse de Dieu, peut l’interpeller si sa gestion ne correspond pas à la volonté de Dieu.
MUSENE SANTINI BE-LASAYON