La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a réaffirmé avec fermeté la position de Kinshasa : le dialogue se mène exclusivement entre États. « Nous ne parlons pas au M23, nous parlons au Rwanda, qui occupe notre territoire souverain », a-t-elle martelé lors d’une déclaration dans le cadre du processus de paix de Luanda.
Cette déclaration intervient alors que les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 s’intensifient dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Kinshasa accuse depuis longtemps Kigali de soutenir ce groupe armé, qui continue d’occuper plusieurs zones stratégiques dans l’Est du pays. Une accusation régulièrement rejetée par les autorités rwandaises.
En insistant sur la nature « interétatique » du processus de Luanda, la RDC entend rejeter toute tentative de légitimation politique du M23. Pour Thérèse Kayikwamba, il ne saurait être question de négocier directement avec des groupes armés, quels qu’ils soient. « Notre territoire souverain ne saurait être bradé ni négocié avec des groupes armés », a-t-elle déclaré sans détour.
Au-delà du terrain diplomatique, la cheffe de la diplomatie congolaise a tenu à rappeler que la paix dans l’Est du pays est avant tout une priorité nationale.
« La pacification de l’Est de la RDC n’est pas uniquement une question de diplomatie. C’est une question d’intérêt national que chaque Congolais et chaque Congolaise porte de sa manière », a-t-elle souligné, appelant à une mobilisation citoyenne face à la persistance des violences.
Sur le plan international, Kinshasa s’est réjouie du soutien croissant de ses partenaires, notamment des États-Unis. Thérèse Kayikwamba a salué la position « courageuse » de Washington au Conseil de sécurité de l’ONU, qui a dénoncé, pour la première fois, la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais. Une prise de position qualifiée de « courage diplomatique » par la ministre.
Fort de ce soutien, le gouvernement congolais espère désormais un effet domino. Kinshasa appelle les autres membres permanents du Conseil de sécurité à « emboîter le pas » aux États-Unis, en condamnant les atteintes à sa souveraineté et en accentuant la pression diplomatique sur le Rwanda.
La Rédaction