Le Karmapa : « Ekolo boo moko » pour dénoncer les antivaleurs

Devenu un peintre de la société congolaise, l’artiste-musicien « Le Karmapa » a, depuis l’année passée, choisi d’orienter ses compositions vers les faits quotidiens sur l’environnement de la ville province de Kinshasa.
Après la chanson « Maman Yemo » qui lui a valu des ennuis éphémères, Le Karmapa se trouve en studio pour réaliser une nouvelle chanson intitulée « Ekolo boo moko ». Celle-ci est une contribution de l’artiste à la lutte contre les antivaleurs, déclenchée par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi.
On se rappelle que « Maman Yemo » a suscité un tiraillement entre l’artiste et les dirigeants de l’hôpital de référence de Kinshasa, ex-hôpital Maman Yemo et, la situation a fini par être réglée. La chanson a été interdite par la commission nationale de censure et quelques jours après, elle a été autorisée la diffusion à la radio, à la télévision et dans toutes les autres plateformes.
Le Karmapa nous parle ici de son texte aussi musclé, en faveur de la communauté Kinoise. Il explique quelques paroles de la nouvelle chanson.
A la question de savoir s’il veut remettre à la tête des congolais les idéologies du mobutisme, le chanteur a clairement dit :
« Je voulais plutôt rappeler les bonnes choses de l’époque, en dénonçant les antivaleurs qui ont pris le pays en otage. Prenons le cas de l’actuelle ville de Kinshasa, cette ville qui était le miroir de l’Afrique centrale, mais aujourd’hui, elle est la plus sale que l’on ne peut croire.
A Kinshasa lors qu’il pleut, il y a même de personnes qui se permettent d’ouvrir leurs fosses septiques pour faire échapper les matières fécales dans les eaux de pluie. Quelqu’un qui balaie chez lui, finit par jeter les immondices dans la rue ou dans le caniveau, sans crainte. Les trottoirs sont occupés par les marchands ambulants au vu et au su des autorités municipales. Faites un tour au marché central de Kinshasa, se sont de montagnes des immondices qui vous accueillent », déclare le Karmapa.

Un autre aspect aussi malheureux que l’artiste évoque est celui du tribalisme, en faisant le lien entre l’époque de Mobutu et l’actuelle.
« On a vu un Koyagiaro de l’Equateur dirigé le Katanga, Konde Vila Kikanda du Bas-Congo gouverné le Kivu, Henri Takizala du Bandundu était gouverneur de l’Equateur, Geyero Tekule ou Edouard Buludwe non originaires de la province Orientale l’ont gouverné, pour ne citer que ceux-là. Ces derniers ont laissé de bonnes impressions auprès de la population. Après plusieurs années, Konde a été élu député national au Sud-Kivu, si je ne me trompe pas. Il n’était pas originaire de là, il était du Kongo central », a-t-il dénoncé en ajoutant qu’« aujourd’hui, il n’y a que les originaires qui gèrent leurs provinces. Le cas d’Atu Matubuana au Kongo central sa province d’origine, non seulement lui, mais tous les gouverneurs sont chacun originaire de la province qu’il gouverne. Mais aussi mal, à part quelques exceptions. Je veux qu’on rentre à l’époque de Mobutu où le tribalisme n’était pas comme maintenant », a démontré le peintre de la société congolaise.
LE Karmapa n’a peur de personne et veut épauler, par la chanson, les actions du Chef de l’Etat entant que congolais. Pour lui, le pays doit être libéré des antivaleurs.

« Le mot antivaleur est des politiciens, il n’est pas sorti de ma bouche. Pourquoi avoir peur ! Et, peur de qui ? Nous sommes tous congolais et la chanson « Ekolo boo moko » est ma contribution à la nation congolaise. Nous devons lutter contre les antivaleurs qui ont pris le pays en otage. Pour votre information, le Chef de l’Etat m’a reçu, il m’a encouragé. Il m’a dit :  » il faut continuer à dénoncer les antivaleurs. Entant qu’artiste, je dois contribuer à la reconstruction de mon pays par la chanson« .

Lorsque vous allez publier cet entretien, vous contribuez aussi, dans le domaine qui vous concerne, à la reconstruction de notre beau pays, la RDC », nous dévoile l’artiste.
Le Karmapa se dit de la lignée musicale de Franco Luambo Makiadi. Il doit continuer à dénoncer le mal de la société congolaise sans avoir peur.
« Je suis de l’école Franco, je compose, je chante, je danse sans m’éloigner de la rumba. J’honore la mémoire de Franco Luambo Makiadi et ce n’est pas parce qu’il est mort que l’on doit enterrer son talent, son style, ses mérites. C’était un grand et il restera toujours un modèle.
Si vous chantez une autorité, il vous jette de fleurs et pourquoi pas jeter plus de fleurs lors qu’on dénonce le mal de la société
? », s’interroge-t-il.
Le Karmapa se dit approprier la rumba, un style qui lui permet à dénoncer le mal congolais. Après « Ekolo boo moko », de chansons de relève sont en chantier.
« Avant « Ekolo boo moko », il y avait « AVC », « Kaligula », « Maman Yemo » et elle, viendront « Kinshasa », « Kirumba » qui est un mélange de plusieurs tribus et tant d’autres en préparation.
Après le studio, je prépare faire l’Europe avec mon groupe. Une tournée qui a été ajournée à cause de la
pandémie de la covid-19, les démarches ont été renouées et elles vont bon train. Je mise plus l’Olympia de Paris. Je tiens cette salle à cœur car elle reste la plus grande préoccupation de la tournée. Notre promoteur doit beaucoup miser sur ça »,
souhaite l’héritier présomptif Franco Luambo
Gel Boumbe

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