LA RUSSIE, C’EST POUTINE(une tribune de Musene Santini Be-Lasayon)

Plusieurs observateurs, dont moi-même, suivent l’évolution politique de Vladimir Poutine, le président de la Fédération de Russie, depuis qu’il fait de la politique active.

Sur le plan idéologique, l’ancien chef du KGB paraît n’être, aux yeux de maints observateurs intellectuellement honnêtes et justes, ni un socialiste révolutionnaire ou communiste, ni un social-démocrate, ni encore moins un libéral. Le profil idéologique, que ses attitudes, son comportement et ses pratiques politiques dégagent, semble plutôt relever du fascisme, mieux, du totalitarisme.

En effet, pratiquement, un parti politique quasi-unique, le Parti de la Liberté, par surcroît celui de Poutine, dirige la Russie depuis plus de 20 ans. Par ce parti, Poutine rejette malicieusement la démocratie. Par ce parti et sa police politique, il réprime violemment toute opposition politique. Par ce parti et ses idéologues, il s’arroge le contrôle absolu, aussi bien de la vie publique que privée, de la société russe. Par ce parti et ses idéologues, la société et l’existence individuelle, quasi- inféondées à l’Etat poutinien, se trouvent vidées de leur substance. Par ce parti et ses idéologues, l’Etat poutinien nie l’essence même de la politique, celle qui repose, comme le dit Hannah Arendt, sur « la communauté et la réciprocité d’être différents » et sur « la pluralité humaine. » Depuis plus de 20 ans, un seul discours est débité et passe, celui de Poutine. Depuis plus de 20 ans, la Russie, c’est, indubitablement, Poutine.

A partir de sa Russie et du traumatisme politique, économique, social et humanitaire qu’il a suscité et implanté dans le subconscient des Russes et d’une bonne partie des Ukrainiens, Poutine a envahi l’Ukraine, un pays pourtant indépendant et libre de tout engagement. A partir de sa Russie, Poutine terrorise certains autres pays voisins, comme la Moldavie. À partir de sa Russie, il envisage sérieusement de détrôner les présidents de ces pays qu’il déconsidère et sur lesquels il voudrait s’asseoir. L’expansionnisme à outrance ou l’impérialisme moderne, d’une couleur jusque-là insoupçonnée, c’est Poutine.

Mussolini et surtout Hitler, ses modèles politiques cachés, ont procédé et agi, suivant l’histoire, de la même façon. Ils ont gouverné leur pays respectif par la terreur. Ils ont terrorisé à l’extérieur de leur pays. Ils ont, finalement, tous les deux échoué. Serait-ce, finalement, le sort de Poutine également? Parfois, l’histoire refuse de se répéter.

Pour se convaincre de ce profil idéologique qui se dégage de la politique de Poutine, ceux qui s’en intéressent pourraient aisément se référer aux bons livres traitant des idéologies politiques et particulièrement du fascisme et du totalitarisme. Des livres écrits aussi bien par des marxistes que par des libéraux non militants et non partisans, mais plutôt intellectuellement honnêtes et justes.

Il s’agit des auteurs marxistes et libéraux, du genre de ceux de la célèbre « école des théories critiques » de Francfort, desquels je me sens particulièrement proche. Cette école, alors animée par d’éminents scientifiques et philosophes politiques des temps modernes, tels que Jurgen Habermas, Éric Fromm, etc, a publié des études demeurées célèbres sur les différentes questions de la société, dont les idéologies.

MUSENE SANTINI BE-LASAYON

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