Une tribune de Musene Santini Be-Lasayon
Quitter un impérialisme nauséabond, américain, britannique, français, russe ou chinois, pour aller s’abriter immédiatement sous les aisselles d’un nouvel impérialisme sentant un bon parfum, russe, chinois, américain, britannique ou français, ce n’est pas du tout faire le genre de révolution auquel aspirent foncièrement les peuples opprimés d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, des Antilles et des Caraïbes, d’Europe centrale et orientale et d’Océanie. Agir de la sorte à leur égard correspond à les déconsidérer et à les aliéner davantage.
La révolution que les peuples opprimés du monde veulent à tout prix, c’est plutôt celle qui va progressivement et sûrement les libérer de la pauvreté endémique, de la misère criante, du sous-développement inqualifiable et de la dépendance organisée dans lesquelles ils sont englués depuis qu’ils subissent les diktats insoupçonnés des puissances hégémoniques mondiales de toutes les couleurs idéologiques. La révolution à laquelle ils tiennent tant, c’est donc celle qui va réhabiliter et réinstaurer leur intégrité psychologique, morale et physique longtemps brisée et qui va leur rendre leur dignité humaine par rapport aux peuples des puissances hégémoniques mondiales de toutes les couleurs idéologiques.
Pour que ces peuples parviennent à assouvir, un jour, leur soif profonde, celle de se libérer de toutes sortes de servitudes et de toutes sortes d’exploitations, il faudrait que l’écrasante majorité de leurs intellectuels, surtout organiques, l’écrasante majorité de leurs leaders, surtout politiques et d’opinion, l’écrasante majorité de leurs chefs, surtout politiques, et l’écrasante majorité de leurs citoyens ordinaires, surtout de la couche supérieure, se débarrassent préalablement, foncièrement et irrémédiablement de l’aliénation qui les habite, les corrompt, les conduit et les opprime. Autrement dit, ils doivent prendre tous, eux-mêmes, leur destinée en mains. En s’auto-déterminant, quel qu’en soit le prix.
MUSENE SANTINI BE-LASAYON
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