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La rentrée scolaire bouleversée à l’Est du pays, 130 écoles ont manqué au rendez-vous

Le lundi 4 octobre, les élèves n’ont pu retrouver leurs salles de classe dans les territoires de l’Est de la RDC en raison de l’insécurité qui sévit au Nord-Kivu et en Ituri. Au moins 130 établissements scolaires répertoriés par la société civile locale n’ont pas ouvert leurs portes à Komanda et sur l’axe routier Loya-Mambelenga en territoire d’Irumu et dans plusieurs localités du territoire de Djugu.

Les villages Walese-Vonkutu et Basili, Bambuba-Kisiki respectivement dans les territoires d’Irumu (province d’Ituri) et de Beni (province du Nord-Kivu) ont été vidés de leurs habitants sous les attaques répétitives des rebelles des Forces démocratiques alliées (Adf) et des Forces patriotiques intégrationnistes du Congo (FPIC).

Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri où la situation se fait critique, héberge plus de vingt mille déplacés de guerre. Les mêmes sources déplorent les ratés de la rentrée constatés dans les localités en proie à une insécurité de plus en plus grandissante, forçant d’autres écoles à être délocalisées vers des milieux beaucoup sécurisants.

Certaines précisions apportées par le groupe de pression confirment le fait que seules 54 écoles ont ouvert mais timidement. A Djugu, une trentaine d’écoles ne sont pas opérationnelles dans les chefferies de Banyari Kilo, Walendu Pitsi, Mambisa et une partie de Bahema Badjere et Bahema Nord, à cause des violences du groupe armé CODECO.

Selon la société civile de Bahema Boga, quatre écoles de cette zone ont été délocalisées à Boga-centre, où les activités scolaires semblent dérouler normalement. Par ailleurs, les salles de classe sont à moitié vides. Prorogé pour la neuvième fois sur fond de mécontentement de nombreux habitants, l’Etat de siège décrété pour tenter de mettre fin à l’insécurité a accentué le cycle de violence, a-t-on souligné en substance.

Poussé par les menaces de grève proférées la veille par le banc-syndical, le ministre de l’EPST, Tony Mwaba, qui a donné le coup d’envoi de la rentrée scolaire au complexe scolaire Bena Kabongo 1 et 2 à Mbuji-Mayi, s’est affiché face à une opinion publique assommée par l’érosion chaotique du pouvoir d’achat, a pu promettre une année scolaire qui soit placée sous le signe de la rigueur, pour la recherche de l’excellence.

De ce point de vue, Tony Mwaba a été regardé d’un œil du public surpris. A l’Est du pays où la rentrée des classes ne s’est pas effectuée sans anicroches, où les élèves n’ont pas accès à l’école comme les autres, le patron de l’EPST a visiblement dégainé, dans son mot de circonstance, d’avoir lâché son slogan qui ne comble pas entièrement les attentes des enseignants et des parents.

Dans un autre registre, la majoration du salaire des enseignants n’a toujours pas été effective. Les enseignants croisés à Kinshasa, sont revenus sur l’épineuse question de majoration de 40.000FC pour les enseignants de province et 20.000FC pour ceux de Kinshasa. Cet ajout risque le même sort que celui de 100.000FC promis, il y a 4 mois sans suite, par le même Ministre.

Sans vouloir dissimiler leur inquiétude sur les semaines qui vont suivre, ces agents ont fait remarquer que le manque d’accompagnement du gouvernement, quant à la réhabilitation des infrastructures scolaires, notamment les bancs et salles de classe, dont la capacité d’accueil semble dépasser les normes, reste par-dessus-tout une épine de taille dans l’accomplissement du programme s du gouvernement dans son volet éducation.

Raymond Befonda

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