En vingt-deux ans, c’est-à-dire entre les années 2000 et 2022, la République démocratique du Congo du Congo a pu céder 9,4 millions d’hectares de terres. Ce qui représente 4,0% de la superficie totale du pays. Avec ce taux, la RDC se classe désormais en première place du classement des pays les plus vulnérables au monde à l’accaparement des terres.
C’est ce que révèlent les calculs de Statista, un portail en ligne allemand offrant des statistiques issues de données d’instituts, d’études de marché et d’opinion ainsi que de données provenant du secteur économique. Ce classement est également validé par la Banque mondiale et Land Matrix, une initiative indépendante de surveillance des terres qui promeut la transparence et la responsabilité dans les décisions dans les pays à revenu faible et intermédiaire …
Treize (13) pays du monde sont concernés par ce dernier classement. Ce sont des pays à faible revenu et à revenu moyen inférieur avec le plus de terres cédées à des investisseurs étrangers entre les années 2000 et 2022. Ce, à travers des accords internationaux conclus pour l’achat, location et concession de terres de 200 hectares et plus. Lesquelles sont destinées à tous types d’exploitation : agricole, forestière, minière, etc.
Après la RD Congo en tête de ce classement accablant et avilissant, suivent trois autres pays d’Afrique centrale dont les forêts font également partie du Bassin du Congo. Il s’agit du Cameroun avec 3,7 millions d’hectares de terres cédées, représentant 7,9% de la superficie du pays ; de la République du Congo-Brazzaville avec 2,3 millions d’hectares de terres cédées, représentant 6,6% de la superficie du pays ; et de la République Centrafricaine avec 1,5 millions d’hectares de terres cédées, représentant 2,4% de la superficie du pays.
Ils sont respectivement classés 3ème, 6ème et 10ème pays les plus vulnérables à l’accaparement des terres au monde. En plus de ces quatre importants pays d’Afrique centrale constituant les forêts du Bassin du Congo, l’on retrouve encore dans ce même classement macabre, quatre autres pays d’Afrique.
Lesquels sont : la Mozambique en Afrique australe, classée à la 5ème place, avec 2,4 millions d’hectares de terres cédées, représentant 3,0% de la superficie du pays ; le Soudan du Sud en Afrique de l’Est, classée à la 7ème place, avec 2,0 millions d’hectares de terres cédées, représentant 3,1% de la superficie du pays ; le Liberia en Afrique de l’Ouest, classé 9ème sur la liste, avec 1,6 millions d’hectares de terres cédées, représentant 14,6% de la superficie du pays ; et le Madagascar, 11ème sur la liste, avec 1,3 millions d’hectares de terres cédées, représentant 2,2% de la superficie du pays.
Le pays qui vient en deuxième position de ce classement des pays les plus vulnérables à l’accaparement des terres au monde, juste après la RDC, c’est la République d’Indonésie, un pays d’Asie du Sud-Est, avec 3,9 millions d’hectares de terres cédées, représentant 2,0% de la superficie du pays. Il y a aussi trois autres pays de cette même région du monde (Asie du Sud-Est) qui se retrouvent sur ce classement.
Il s’agit notamment de Laos, à la 8ème place, avec 1,8 millions d’hectares de terres cédées, représentant 7,4% de la superficie du pays ; de Myanmar (ex-Birmanie), à la 12ème place, avec 1,0 millions d’hectares de terres cédées, représentant 1,5% de la superficie du pays ; et du Royaume de Cambodge, dernier sur la liste, avec 0,9 millions d’hectares de terres cédées, représentant 5,0% de la superficie du pays.
Il sied de signaler qu’aucun pays du continent américain ne figure sur ce classement. Et pour l’Europe, seule l’Ukraine (Europe de l’Est) se retrouve sur ce classement, à la 4ème place, avec 3,3 millions d’hectares de terres cédées, représentant 5,5% de la superficie du pays.
Bokulaka Baende/DeskNature
