La communication du chef de l’état en 4 points

Comme annoncé, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO, a présidé en présentiel la quarante-cinquième réunion du Conseil des Ministres du Gouvernement de la République, ce vendredi 18 mars 2022. 

1. La nécessité du soutien public pour l’émergence nationale d’une filière agricole

Pour répondre à sa vision de la revanche du sol sur le sous-sol, le Président de la République, Chef de l’Etat, a invité le Gouvernement à impulser et à coordonner la transformation des atouts naturels dont regorgent notre pays, tels que : la disponibilité de 80 millions d’hectares de terres arables, une hydrographie dense pour ne citer que cela ; et d’un point de vue régional, l’expérience avérée dans la production, dans notre pays, du riz, du manioc, des pommes de terre et du maïs, est un signe que ce défi peut être relevé.   

Bien que la libre concurrence soit la règle qui prévaut dans notre système économique, le Chef de l’Etat a estimé que le Gouvernement peut orienter progressivement certains achats publics, notamment, ceux liés aux produits agricoles vers les producteurs agricoles locaux, avec comme objectif principal, l’atteinte d’une révolution agro-industrielle nationale. 

Il va sans dire qu’il faut, d’une part, garantir à nos producteurs agricoles l’accès à des marchés publics qui devront, en avance, exprimer leurs besoins en termes de quantité́, de qualité́ et de conditionnement. 

D’autre part, pour favoriser l’éclosion d’une filière agricole nationale qui devra se professionnaliser afin d’améliorer la compétitivité de ses produits. 

Sous la coordination du Premier Ministre, les Ministres en charge de l’Agriculture, du Commerce Extérieur, de l’Industrie, de l’Economie nationale, du Budget ainsi que des Finances ont été chargés de mettre en place une Commission de travail devant analyser la possibilité d’orienter, dès la fin de cette année, les achats de colis de fin et de début d’année des produits alimentaires du Gouvernement ainsi que ceux de la Présidence de la République, vers les produits agricoles issus de la production locale. 

2. La redynamisation du transport maritime congolais 

Constatant que les Lignes Maritimes Congolaises (LMC) totalisent, à ce jour, plus de deux décennies sans disposer de sa propre flotte, le Président de la République a plaidé pour une nouvelle stratégie pouvant ressusciter les activités de cette entreprise publique en lui dotant, notamment, de navires performants et adéquats pour lui permettre de jouer son rôle naturel d’armement d’Etat. 

Il a insisté qu’il est opportun d’accroître sa capacité de participation dans l’industrie maritime internationale et contribuer ainsi efficacement au développement du commerce extérieur du pays. 

Pour y parvenir, la Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille ainsi que le Ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement ont été chargés de travailler en synergie pour présenter au Conseil des Ministres un projet y relatif, et ce, dans un délai d’un mois. 

Ce projet devrait comprendre deux volets, à savoir : (1) l’acquisition, à court terme, des navires adaptés au tirant d’eau du port de Matadi, et ; (2) l’acquisition, à moyen terme, des grands navires à mettre en exploitation aussitôt que le premier quai du port en eaux profondes de Banana sera opérationnel. 

3. La relance du transport fluvial 

Rappelant au Gouvernement que le transport fluvial présente le double avantage d’être le moins cher en termes de coût à la tonne-kilomètre transportée par rapport à d’autres modes des transports, et l’investissement moins couteux, le Président de la République a chargé le Gouvernement à s’investir pour la relance de ce mode de transport. 

Pour ce faire, le Chef de l’Etat a chargé le Ministre des Transports, Voies de Communication et de Désenclavement, en collaboration avec le Ministre des Finances, à présenter au Conseil des Ministres, endéans un mois, un Plan de relance y relatif. 

Ce plan devrait être axé notamment sur :

–              Les unités flottantes à réhabiliter composant le parc existant, mais aussi en profiter pour revaloriser l’industrie locale entre autres les chantiers navals de la SCTP et de CHANIMETAL pour la construction des nouvelles unités selon les normes en la matière de manière à desservir à la fois le fleuve et ses affluents ;  

–              La fiabilisation et la sécurisation des voies, notamment par les travaux réguliers de balisage et de dragage, qui passent par la redynamisation de la Régie des Voies Fluviales ; 

–              Le contrôle technique régulier et le respect des normes de toutes les unités flottantes en vue d’endiguer durablement les naufrages et incidents divers qui endeuillent fréquemment le pays ; 

–              Les ports fluviaux à réhabiliter et qui doivent être dotés d’un minimum d’équipements de manutention; 

–              La suppression des tracasseries aux ports d’accostage et le long de la voie d’eau qui induisent une hausse des prix des produits au consommateur final. 

4. Numérisation des entreprises du Portefeuille de l’Etat et paiement sécurisé des factures de la SNEL et de la Regideso 

Tenant compte du développement du numérique, le Président de la République a insisté sur le fait que toutes nos entreprises publiques devraient en tirer de nombreux avantages en vue d’une gestion transparente et traçable. La digitalisation, a-t-il rappelé, permet d’améliorer les performances des entreprises sur de nombreux indicateurs. 

Pour ce faire, il a chargé la Ministre d’Etat, Ministre du Portefeuille, assistée par le Ministre du Numérique, de s’assurer que toutes les entreprises du Portefeuille de l’Etat puissent produire et mettre en œuvre, et à court terme, des feuilles de route adaptées pour répondre à cet impératif, en priorisant ce qui est lié aux finances desdites entreprises. 

S’agissant plus particulièrement de la Société Nationale d’Electricité et de la REGIDESO, qui ont en commun des problèmes récurrents de trésorerie découlant notamment des nombreuses failles dans leurs processus de collecte et de traçabilité́ de leurs recettes, le Président de la République a exigé qu’il soit mis en place, d’ici le 31 décembre 2022 au plus tard, un système d’information intégré́. 

Dans l’optique de répondre aux standards internationaux, pour une meilleure canalisation des recettes et pour mettre définitivement fin au coulage endémique des recettes, tous les paiements faits par les abonnés pour la consommation d’eau et d’électricité doivent passer par un circuit électronique sécurisé et ce, sur toute l’étendue du territoire. 

Pour y arriver, il y a nécessité de se faire accompagner par le secteur bancaire, les opérateurs Télécom et plus généralement de l’ensemble de l’écosystème technologique du pays qui comporte de nombreuses Fintech pouvant consolider ce changement radical. Le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité a été chargé de suivre scrupuleusement ces orientations. 
Sam Nzita

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