La Banque Mondiale indexe le programme américain AGOA sur sa politique d’exclusion qui est en défaveur des pays en développement

Import-Export

Import-Export

Les pays d’Afrique subsaharienne ont plus à gagner en diversifiant davantage leurs marchés d’exportation et en renforçant les échanges commerciaux intra-régionaux.

Selon la Banque mondiale, la suspension des pays d’Afrique subsaharienne du régime des préférences commerciales AGOA (African Growth and Opportunity Act) entraîne en moyenne une baisse de 39% de leurs exportations vers les États-Unis, dit l’institution financière internationale dans un rapport publié fin avril 2023. 

Ce rapport, intitulé « Uncertainty in preferential trade agreements : Impact of AGOA suspensions on exports », se base sur une analyse de l’impact de la suspension de 14 pays africains (dont le Cameroun, Madagascar, le Burundi, la Côte d’Ivoire, le Mali et la RD Congo), du programme AGOA entre 2001 et 2021.

A noté que depuis mai 2000, le programme AGOA permet aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’exporter environ 1800 produits vers les États-Unis en franchise de droits de douane. Ces produits s’ajoutent à quelque 5000 autres produits pouvant bénéficier d’un accès au marché américain en franchise de droits de douane dans le cadre du système généralisé de préférences commerciales (Generalized System of Preferences/GSP), un autre dispositif lancé en 1974 qui permet l’importation par les Etats-Unis de marchandises originaires de plus de 100 pays en développement à des taux tarifaires réduits ou nuls. Dans le cadre de ces deux systèmes, le traitement préférentiel des marchandises n’est pas réciproque.

Selon une politique instituée, chaque année, Washington actualise la liste des pays d’Afrique subsaharienne éligibles à l’AGOA en fonction notamment de leur attachement à l’économie de marché, au respect de l’Etat de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération, les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés. Des pays de la région pourraient ainsi être suspendus alors que d’autres sont réadmis après une période plus ou moins longue d’exclusion.

Pour la Banque mondiale, l’impact de la suspension d’un pays bénéficiaire du programme AGOA sur ses exportations vers les États-Unis est jusqu’à dix fois plus important que celui de sa suspension du système généralisé de préférences. Cela pourrait s’expliquer en partie par une durée moyenne de suspension plus longue dans le cadre de l’AGOA, et un plus grand nombre de produits éligibles à l’AGOA pour lesquels les pays d’Afrique subsaharienne possèdent des avantages comparatifs, note le rapport.

DESKECO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *