Kinshasa : un jeune homme libéré après 10 ans de prison sans jugement

Kongawi Bini Kombo, arrêté à l’âge de 12 ans en 2010 lors du conflit opposant les Enyele aux Monzaya, dans l’ex-province de l’Equateur, a passé dix ans et six mois à la prison de Makala (Kinshasa) sans jugement. Avril 2021.
Kongawi Bini Kombo, un orphelin arrêté à l’âge de 12 ans en 2010 lors du conflit opposant les Enyele aux Monzaya, dans l’ex-province de l’Equateur, a passé dix ans et six mois à la prison de Makala (Kinshasa) sans motif.
Au cours d’une rencontre avec quelques journalistes, il relate aussi les mauvaises conditions carcérales dans la prison de Makala.

Il raconte avec beaucoup d’émotions les souffrances endurées pendant ses dix ans d’incarcération à Makala.

Kongawi explique comment il avait été arrêté, disant qu’il avait été simplement au mauvais endroit au mauvais moment :

« Je suis allé chez ma tante maternelle à Dongo pour demander de l’argent afin de payer mes études. Il se fait que le même jour, les policiers étaient en train d’arrêter les gens à cause des affrontements entre Enyele et Monzaya. Et moi, je n’en savais rien. Avant même d’arriver chez ma tante maternelle, j’ai aussi été arrêté. »

S’agissant des conditions de vie au sein de la prison de Makala, il les raconte :

« On dormait dans des très mauvaises conditions. On mangeait un mélange de maïs et de haricots appelé « Vungule », une seule fois par jour. Quand l’occasion se présentait, il fallait boire beaucoup d’eau. Malheureusement, l’eau est devenue une denrée très rare à la prison de Makala. On était très nombreux dans les cellules au point qu’il fallait uniquement rester debout. Et à cause de cela, j’ai souffert de l’hernie. »

Ayant été libéré, une semaine après la fête de Pâques, Kongawi Bini Kombo, fervent chrétien catholique, se considère vraiment comme « un ressuscité. » 

L’avocat de Kongawi Bini Kombo, Guy Kabeya, annonce par ailleurs qu’il va amorcer une démarche pour réclamer à l’Etat congolais l’indemnisation de son client pour tous les préjudices subis.

Radio Okapi

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