L’église corps du Christ propose deux bonnes lectures aux milliers de ses fidèles et assoiffés de la Parole de vie ce lundi 5 août.
La première est tirée du Livre de Jérémie, ce prophète du temps des rois d’Israël en contradiction avec ses contemporains à cause de ses vérités qui ne collent pas à ce que le peuple juif attend : la libération du joug de l’oppresseur, le roi de Babylone, Nabuchodonosor.
Un autre prophète du nom d’Ananie s’improvise au palais du roi au nom du Dieu d’Israël pour annoncer la libération dans un avenir proche et contredit Jérémie déjà en mauvaise posture. Cependant, c’est le même Jérémie, le vrai prophète qui annoncera à Ananie, ce vendeur d’illusions, sa fin tragique dans deux mois pour avoir menti au nom de Dieu:
» Ananie,le Seigneur ne t’a pas envoyé, et toi, tu rassures ce peuple par un mensonge (Jr28, 1-7). Ce qui arriva.
L’autre lecture et très connue de tous est la multiplication du pain par Jésus qui, après avoir occupé le peuple durant des heures doit s’occuper de leur ventre pour éviter l’adage selon lequel » un ventre affamé n’a pas d’oreilles ».
Mais qui pourrait prendre tout ce monde en charge ? Les disciples ne voient d’autre issue que de renvoyer chacun chez lui pour se ravitailler, car l’espace géographique où ils se retrouvaient n’offrait rien à se remplir le ventre. C’est alors que le maître du temps et des circonstances va se prononcer à des termes clairs et c’est un ordre :
» ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez leur vous-mêmes à manger« .
Deux lectures qui restent d’actualité quand l’on essaie de les placer dans le contexte actuel dans un mégapole comme Kinshasa où les églises dites de réveil poussent comme des champignons. Et c’est un terrain fertile pour des milliers des vendeurs d’illusions comme du temps de Jérémie. Si ce Dieu d’hier frappait, l’on compterait des milliers des tombes de ces imposteurs qui ont envahi tous les milieux publics voire des familles où ils ont occasionné des victimes, des familles divisées, des filles rendues grosses par naïveté pour avoir trop fait confiance aux paroles de l’envoyé du Seigneur.
Les exemples sont légions mais celui de la prophétie du pasteur responsable de l’église Philadelphie où prie l’actuel chef de l’état est toujours d’actualité :
» je ne sais toujours pas pourquoi ce monsieur a encore le courage de prêcher devant les gens qu’il a désorienté avec une fausse prophétie sur les 4 candidats présidents à l’élection de 2023« , s’emporte un père de famille en voyant le pasteur Dalo à la télévision.
D’autres ont prophétisé sur la fin de la guerre à l’Est mais les choses ne font que s’empirer:
» et si c’était la volonté de Dieu que nous soyons dominés un moment par nos voisins à cause de nos dérives dans une société où l’on prêche Dieu mais le péché ne dit plus rien?« , s’interroge un curieux.
Du pain et du poisson à donner à l’assistance, le fils de Dieu fait homme montre déjà à ses disciples comment gérer son troupeau après son départ sur le plan social. Il faut s’occuper de leur esprit et de leur corps. Cette recommandation rejetée aujourd’hui par ceux qui se disent »serviteurs de Dieu ». A voir le nombre d’église bâties à un temps record dans les quartiers de Kinshasa, il y a de quoi dire que ce n’est pas l’argent qui manque à ces églises dites de réveil pour s’occuper des pauvres, des fidèles nécessiteux.
Il suffit de jeter un coup d’œil sur le parking des églises de renom comme Philadelphie, La Borne, Parole de vie à Gombe, Chapelle des vainqueurs, La Compassion, Cité Béthel, Ministère Amen à Limete pour se rendre compte que seuls les gens, des familles friquées fréquentent à majorité ces églises huppées. Difficile de dénicher un pauvre comme on peut le rencontrer dans les paroisses catholiques de la ville.
Une vraie interpellation qui devrait réveiller la conscience des responsables des églises et les fidèles dans un monde en plein mutation sans oublier le rusé serpent qui ne cesse de roder pour attirer sa proie.
» Vous les connaîtrez par leurs actes »!
Sam Nzita
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