La nomination du général Jean Roger Makombo au poste de sous-chef d’état-major renseignement, ex-Demiap, marque un tournant pour un service souvent critiqué pour ses dérives et son manque de focus stratégique. Mais qui est cet homme à la tête de ce secteur clé des FARDC ?
Un parcours militaire solide et marqué par l’expertise
Contrairement à certaines informations erronées, le général Jean Roger Makombo n’est pas un novice dans la hiérarchie militaire. En 2016, il détenait déjà le grade de colonel, bien avant sa promotion en juillet 2020 au rang de général de brigade (une étoile). En décembre 2024, il accède au prestigieux grade de général-major, confirmant une carrière ascendante.
Le général Makombo s’est forgé une expérience notable sur le terrain, notamment en tant qu’adjoint T2 à Bukavu et en Ituri, des zones sensibles où les enjeux de sécurité nationale et de renseignement sont cruciaux. Sa récente formation spécialisée aux États-Unis dans le domaine du renseignement le place parmi les cadres les mieux outillés pour relever les défis complexes liés à sa nouvelle fonction.
En 2020, il prend les commandes du département sécurité militaire à l’état-major renseignement (ex-Demiap), une position où il a démontré sa capacité à allier rigueur et vision stratégique.
Un défi de taille pour redorer le blason du renseignement militaire
La nomination du général Makombo intervient dans un contexte où le renseignement militaire doit impérativement se réinventer. Critiqué pour son rôle souvent détourné vers des missions de proximité, telles que des conflits conjugaux ou des affaires civiles, le service doit retrouver sa vocation première :
• Offrir une capacité d’anticipation stratégique.
• Fournir une autonomie d’appréciation sur des situations complexes.
• Soutenir les décisions politiques, économiques et sécuritaires au plus haut niveau.
Makombo devra également s’attaquer à la formation des agents, un point faible majeur. Trop d’opérateurs non qualifiés se retrouvent dans des missions de renseignement, affaiblissant ainsi l’efficacité et la crédibilité du service.
La désignation du général Jean Roger Makombo est porteuse d’espoir. Son expérience, sa formation, et son parcours militaire impeccable en font un choix stratégique. Mais le véritable défi sera de transformer le renseignement militaire en un outil efficace, au service de la défense et des intérêts de la nation, loin des pratiques détournées.
Si le général Makombo réussit, il marquera un nouveau chapitre pour l’ex-Demiap, donnant enfin au renseignement militaire congolais la stature qu’il mérite.
GM