Jean Pierre Bemba: » Cet état de siège est une chance pour que l’armée rétablisse la paix et la sécurité

Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement de libération du Congo (MLC), a accordé un entretien à France 24 depuis Kinshasa. Il estime que l’état de siège proclamé dans les régions du Nord-Kivu et de l’Ituri pourrait être « une des conditions » du retour de la paix dans l’Est du pays, où les populations subissent quotidiennement des « traitements inhumains ». Il explique que la population « attend beaucoup » du nouveau gouvernement nommé mi-avril, auquel il faut « donner sa chance » d’apporter des solutions à la crise que traverse la République démocratique du Congo.

Le président du MLC apporte son soutien à la décision du président Félix Tshisekedi d’instaurer l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu à l’Est du pays afin de lutter contre les nombreux groupes armés qui y sévissent depuis des années et commettent des crimes « innommables ».

« Cet état de siège est une chance pour que l’armée rétablisse la paix et la sécurité », affirme Jean-Pierre Bemba. Il estime crucial que la police militaire puisse y être déployée afin de punir toute violation en sorte que cet état de siège n’encourage pas de la part des forces de sécurité des abus dont elles sont accusées depuis des années. Il nie les accusations d’un groupe d’experts de l’ONU selon qui le général Constant Ndima, qui vient d’être nommé gouverneur militaire au Nord-Kivu, était impliqué dans des massacres en 2002 et 2003, affirmant qu’il n’y avait participé.

À propos de la présence de troupes rwandaises sur le sol congolais afin de lutter contre les groupes armés dans l’Est, le président du MLC s’y dit favorable à condition que cela s’inscrive dans un accord : « Utilisons tous les moyens possibles pour éviter les massacres quotidiens dans cette zone importante du pays »

En ce qui concerne la situation politique, Jean-Pierre Bemba affirme que vu l’état où se trouvait le pays en décembre dernier, lui et l’autre opposant – Moïse Katumbi – ont opté pour une « stabilisation des institutions plutôt qu’une confrontation ». S’il se refuse à dire que la page Joseph Kabila est définitivement tournée, Jean-Pierre Bemba estime qu’une « nouvelle vision s’est mise en place » ; il dit avoir refusé de faire partie du nouveau gouvernement « par choix personnel » et se dit confiant en la tenue d’élections libres et transparentes en 2023, tout en refusant de se prononcer sur sa future candidature.

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