Les inondations observées dans la partie Est st de Kinshasa dûe aux pluies diluviennes du 05 avril dernier ont causées beaucoup des dégâts plongeant des familles entières dans le désespoir et l’impuissance. C’est le cas de la famille Bakudila dans le quartier Debohome à Limete, pourtant épargnée par les inondations dans le passé mais rattrapée cette fois comme tous les voisins. Le père de famille, Valère Bakudila revient sur la journée la plus longue et la plus tragique de sa vie.
Bonjour tout le monde. Après avoir rétabli l’énergie solaire ce matin, j’ai finalement la charge et l’internet pour communiquer.
Merci beaucoup d’abord pour vos prières pour la compassion que vous avez faite à moi et à ma famille pour ce qui est arrivé, cette terrible inondation du 5 avril qui restera gravée dans nos mémoires parce que pour la première fois depuis la nuit des temps c’est la première fois que telle inondation arrive et touche plus de 5 Communes de la Ville de Kinshasa capitale et surtout les quartiers qui sont riverains de la rivière N’djili, rivière qui débouche sur le fleuve Congo. Comme je disais les inondations arrivent souvent et moi je suis par rapport à la rivière à 100 m généralement ce sont des voisins qui sont inondés parce que moi par rapport à la route j’ai construit quand même au-dessus environ sur 70 cm plus haut par rapport au niveau de la rue ce qui fait que quand il y a inondation tout autour de moi l’eau chez moi n’arrive pas bien au contraire les gens venaient se réfugier chez moi. Mais je disais toujours à mes enfants en blaguant il faudrait toujours craindre les inondations qui arrivent chaque 40 ans je disais comme ça pensant que moi je ne serai plus là mais voilà aujourd’hui 14 ans après notre arrivée dans ce quartier et pour les anciens qui habitent plus de 30 ans et voilà cette inondation est arrivée. Au fait à Kinshasa Il avait plus le jour avant le vendredi et les pluies qui ont débordé qui ont créé tous ces désastres sont le pluies de samedi 5 avril toute la journée où il a plu aux Kongo central, la Province voisine la rivière N’djili est assez longue il traverse le sud-Est de Kinshasa et il accueille aussi beaucoup d’affluents entre autres la rivière Lukaya qui est un des grands affluants de la rivière N’djili qui provient du Kongo Central là où il avait plu abondamment et voilà le samedi à partir de 17h00 l’eau a commencé à monter jusqu’au dimanche à 11h00 où finalement nous avons commencé à observer la stabilisation et la lente diminution d’eau et donc vous pouvez imaginer la quantité d’eau qui est descendue, la quantité d’eau qui afflue dans notre quartier, la quantité d’eau qui est entrée dans la parcelle avec 1,5 m de haut et la quantité d’eau qui est entrée dans la maison où nous avons atteint 82 cm. Nous avons pu sauver ce que nous avons pu. Tout le reste sous eau : les 2 véhicules, le groupe électrogène, la buanderie, le bureau de Dolorès, mon épouse, la cuisine,…
Malgré cela, nous nous retenons être parmi les plus chanceux et heureux parce que nous avons 2 niveaux : les services en bas et les chambres ainsi que mon bureau au-dessus. Nous nous sommes réfugiés en haut et observant pendant deux jours en attendant que la crue s’arrête. Lundi 7 avril, finalement l’eau s’est retirée de la maison et de la parcelle.
Le lundi, je suis sorti, comme j’avais un rendez-vous important à l’ambassade (je suis traducteur assermenté de la langue italienne) pour des documents à légaliser. Je suis sorti en culotte et pieds nus (en pensant à St François D’Assisse et à Matma Gandhi) offrant ainsi mon sacrifice pour tous ceux qui ont perdu la vie, les biens à cette occasion. Je me suis échangé au boulevard pour aller à l’ambassade de l’Italie.
Comme je disais, c’est la toute première fois que nous avons enregistré cette inondation qui pour moi est un signal ce sont les pluies violentes qui sont tombées sûrement à cause du changement climatique mais aussi une bonne partie à cause de l’inconscience de la population de Kinshasa qui pour avoir une parcelle construise n’importe où et n’importe comment sans critères et ça sous les yeux impuissant de l’autorité publique. Tout le long de la rivière N’djili à l’époque il y avait des digues bien faites pour empêcher que l’eau puisse déborder mais à la place des digues maintenant il y a des maisons pire encore les gens cherchent de prendre une partie de la rivière en jetant des déchets, de détritus tout ça pour gagner quelques centimètres pour mettre des habitations et voilà aujourd’hui les conséquences qui commencent à arriver Mais ça ce n’est qu’un début pour nous c’est un signal il faudrait que finalement nous puissions en conséquence réagir autrement c’est-à-dire que après l’inondation ne peut pas être comme avant l’inondation.
En tout cas je ne sais pas comment vous remercier tous. Je sais que tous les amis que cela soit en Italie et ici à Kinshasa se sont mobilisés pour nous réconforter et nous venir en aide face à cette catastrophe.
Nous sommes heureux parce que rien de néfaste nous est arrivé. Mais on parle de plus de 10.000 familles touchées par rapport à ces inondations et on compte déjà plus de 30 morts parmi lesquels surtout les enfants qu’on n’a pas pu sauver à temps. Merci beaucoup encore et nous nous sommes ensemble.
