Industrie nationale : les cimentiers exigent plus d’efforts de l’État dans le domaine du fisc

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La longue durée de vie de la cimenterie en RDC exigera de l’État à la fois la protection contre la concurrence déloyale d’autres pays et l’allègement des charges fiscales, insiste la société Cimenterie Kongo (Cimko). Des sources indépendantes font état d’une soixantaine de taxes de tout genre et de toute nature.  

L’industrie du ciment décide de parler pour sensibiliser les dirigeants RD-congolais sur l’urgence de prendre des mesures salvatrices pour sauver un secteur de l’asphyxie. Dans une communication parue à la presse, Cimko a brossé le contexte économique national dans lequel opèrent les sociétés de cimenterie. « La quasi-totalité des secteurs de l’économie RD-congolaise sont malades », affirme-t-elle. Et « il faudra du temps pour que les choses changent ». En ce qui concerne l’industrie du ciment, plusieurs maux continuent de ronger profondément ce secteur, principalement les coûts de production, le transport, l’entretien de l’outil du travail, le fisc et les charges sociales. « La question de la fiscalité est au centre de la problématique et nécessite des réformes courageuses du Code d’investissement pour offrir des incitations comparables aux industries du ciment des pays voisins », a fait remarquer un expert contacté par la rédaction, Albert Besanga. Au-delà, il se pose aussi le problème de l’entrée frauduleuse du ciment à la suite de la porosité de nos frontières. Sur ce point, Lufu a constitué une véritable plaque-tournante de l’entrée clandestine de ciment venant de l’Angola, dont la première usine se situe à 600 km de ce territoire RD-congolais.      

Toutefois, les cimentiers reconnaissent les efforts du gouvernement pour protéger l’industrie nationale. Dans leur secteur, il y a eu à titre d’exemple les mesures d’interdiction de l’importation du ciment gris dans la partie ouest du pays (Kinshasa, Kongo central, etc.). D’une pierre deux coups, cette mesure portait également un coup dur au phénomène de dumping des produits étrangers qui permettait la fuite des capitaux et le blanchiment d’argent. « Les statistiques douanières des pays frontaliers renseignent que des dizaines de millions de dollars ont été recyclés dans les exportations du ciment vers la RDC sans aucune traçabilité dans notre système bancaire », a-t-il poursuivi.

Sur le terrain, les résultats de cette mesure d’interdiction sont palpables : « Le secteur du ciment, secoué par moments par des périodes de turbulence, connaît en ce moment une certaine embellie ». Dans cette partie ouest du pays,  l’industrie du ciment est tenue par trois cimentiers dotés d’une chaîne de production intégrée. Toutefois, il existe des projets de création d’autres unités de production dans le reste du pays. Quant aux trois cimenteries, elles n’utilisent même pas la moitié de leurs capacités installées. La quantité de ciment disponible sur le marché congolais répond d’abord au niveau de la demande nationale. Ensemble, elles sont en mesure de répondre aux besoins en ciment de toute la République.  

Laurent Essolomwa/Adiac-Congo

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