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Il était une fois le Fcc-Cach

Le gouvernement Ilunga Ilunkamba issu de la coalition entre le Front Commun pour le Changement de Joseph Kabila et le Cap vers le changement de Félix Tshisekedi vient de tomber ce mercredi 27 janvier par une motion de censure contre celui qui était il y a peu le chef de l’exécutif et son gouvernement. Le professeur Sylvestre Ilunga qui représentait le dernier verrou contre le pouvoir de Tshisekedi fils a cédé. Cette déchéance du professeur Ilunkamba et son gouvernement signe, ainsi, la fin de la coalition Fcc-Cach qui n’aura duré que deux ans.

Les raisons du divorce

Arrivé au pouvoir le 24 janvier 2018, il a fallu presque 8 mois pour que Félix Tshisekedi puisse publier le 26 août 2020 le premier gouvernement pléthorique,  issu de ce que certains ont appelé abusivement, selon e secrétaire général de l’Udps, Augustin Kabuya, « alternance pacifique du pouvoir », car, selon ce dernier c’est au prix du sang que son parti a pu accéder au pouvoir et non par Kabila. La répartition des postes ministériels constitua le premier indice du blocage, d’un mauvais présage et la famille Cach minoritaire au parlement doit se contenter des miettes. La primature que visait l’un des concepteurs du ticket gagnant du Cach, Vital Kamerhe, échappe à Félix Tshisekedi.

La goinfrerie du Fcc ne laisse pas le temps à l’actuel chef de l’Etat de respirer. Car, même pour les entreprises publiques, l’aile Kabila veut tout conserver. Ainsi, la nomination par Félix Tshisekedi des mandataires à la Gécamines et à la Sncc sont bloquées. Ceci constitua un autre indice de blocage.

Félix  asphyxié

Le plus grand goulot d’étranglement viendra du refus du premier ministre Ilunga Ilunkamba cadre du Fcc d’obtempérer aux ordres du chef de l’Etat. D’abord, il contestera les ordonnances signées par le chef de l’état nommant des officiers supérieurs dans l’armée. Ilunkamba, alors en déplacement à Lubumbashi, a avait estimé que ces ordonnances avaient été rendues «  à sa grande surprise », sans qu’il les contresigne. Il avait sollicité une rencontre avec le président de la République, Félix Tshisekedi, « pour tirer au clair cette situation  préoccupante ».

Bien avant ce couac qui fut un autre indice de discorde, l’on se souviendra de l’épisode M. Tunda Ya Kasenda qui fut sévèrement reproché d’avoir transmis à l’assemblée nationale l’avis du gouvernement sur trois propositions de loi très controversée, sans consulter personne. Une «  initiative personnelle », avait relevé le compte-rendu du Conseil des ministres. Il fut appréhendé par la police à son domicile et conduit au parquet  où il a été entendu pendant quelques heures avant d’être relâché. Quinze jours après son interpellation, il annonça sa démission. C’est une petite victoire qu’arrache Tshisekedi. Ce poste restera vaquant jusqu’à la chute du gouvernement Ilunkamba.

Les 6 minutes de la fin

Lors de son adresse à la nation du 06 décembre 2020, Félix Tshisekedi mit fin à la coalition Fcc-Cach justement parce qu’elle n’a pas été en mesure de permettre l’envol de la République Démocratique du Congo vers l’émergence depuis janvier 2020. Félix Tshisekedi avait, ainsi, constaté le « rejet » de sa coalition au pouvoir avec Joseph Kabila et annoncé la recherche d’une « nouvelle majorité » au sein de l’Assemblée nationale :

 « La majorité actuelle s’est effritée, une nouvelle majorité est nécessaire. J’ai décidé de nommer un informateur (…). Il sera chargé d’identifier une nouvelle coalition réunissant la majorité absolue des membres au sein de l’assemblée nationale ».

Le chef de l’Etat avait agité la menace d’une dissolution de l’Assemblée en cas d’échec de cette recherche de cette nouvelle majorité au nom de « l’Union sacrée » comme il le souhaitait : «  J’userai des prérogatives constitutionnelles qui me sont reconnues, pour revenir vers vous, peuple souverain, et vous demander une majorité ».

In fine, les 367 voix exprimées par les députés issus de la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale vient de sceller à jamais le divorce entre le Fcc-Cach, comme pour dire que ce fut une histoire de rêve et des ambitions démesurées.

Jacques Kalokola

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