Guerre en Ukraine : du racisme envers les Africains à la frontière polonaise?

 Des réfugiés de différents pays tentent de fuir la guerre en Ukraine pour passer en Pologne (photo du 27.02.22)© WOJTEK RADWANSKI/AFP/Getty Images Des réfugiés de différents pays tentent de fuir la guerre en Ukraine pour passer en Pologne (photo du 27.02.22)

Différentes plateformes en ligne, notamment Twitter, ou encore des vidéos qui circulent sur YouTube, montrent des centaines de personnes amassées à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne. 

Condamnation du « racisme »

Beaucoup de comptes Twitter comme celui qui suit dénoncent le racisme dont les Africains seraient victimes, en Ukraine ou bien à la frontière polonaise.

Joseph est un étudiant nigérian qui a témoigné à la Deutsche Welle: « Il y a beaucoup de discrimination là-bas. Nous avons même dû supplier des gens de nous emmener à la frontière, afin de trouver un moyen de nous échapper. Bien sûr qu’il y a du racisme, de la discrimination. Personne ne nous écoutait à cause de la couleur de la peau. »

Après plus de vingt-cinq kilomètres à pied, Gloire Mavinga, président de la diaspora congolaise en Ukraine, explique qu’il a observé certaines scènes de racisme alors qu’il tentait de gagner la Pologne.

Des dames venues avec leurs bébés, une Congolaise et une Comorienne, ont eu du mal à passer. En revanche, quand c’est une Ukrainienne qui a un bébé, vous verrez qu’il y a même des gens qui viennent l’aider à passer.

Nous n’avons pas pu vérifier s’il s’agit d’actes isolés ou systématiques.

Mais Gloire a pu finalement passer la frontière et se trouve désormais en Pologne après trois jours d’attente.

Plus généralement, il apparait que les gardes-frontière polonais semblent débordés par l’afflux de réfugiés, ce qui crée de très longues files d’attente. De nombreuses personnes restent ainsi plusieurs jours à la frontière dans l’attente d’une autorisation pour entrer en Pologne.

Prétexte de racisme?

Serge Nyangi, qui aidait les étudiants congolais à la recherche des bourses d’étude en Ukraine, estime exagérés ces accusations de racisme: « Les Africains parfois ne se mettent pas en ordre et sont pressés de partir », affirme Serge Nyangi.

« Ce jour-même, il y a eu des Africains qui ont escaladé les grilles. Il y a même quelqu’un qui a voulu se battre avec un policier sur place. Il n’y a pas de problème de racisme car quand vous voyez comment ça se passe, vous allez comprendre que c’est impossible de choisir qui va passer », poursuit Sege Nyangi.

Actuellement, ceux qui sont autorisés à traverser la frontière sans souci sont les femmes et les enfants. Les Ukrainiens de plus de dix-huit ans n’ont pas le droit de quitter le territoire car ils sont mobilisés pour se battre contre l’invasion russe.

DW

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