Guerre de 6 jours à Kisangani:Ukumbusho 1ère édition pour demander réparation

Le Coordonnateur national, Jean de Dieu Kilima

Du 5 au 10 juin 2000, 21 ans déjà, depuis que deux armées étrangères, rwandaises et ougandaises s’étaient affrontées en pleine terre étrangère à Kisangani faisant 760 morts et plus de 1000 blessés avec plusieurs dégâts matériels. Les Boyomais réunis au sein d’une plateforme dénommé « Ukumbusho » se souviennent encore de ces événements tragiques comme si c’était hier et réclament justice. C’est pourquoi une série d’activités est organisée pour la première édition d’Ukumbusho qui s’est ouverte dans la capitale Tshopolaise ce samedi 5 Juin. Tout a commencé, en effet, par une prière oecuménique pour la paix dans cette partie du pays et pour les victimes.

Vivement une réparation

Les Boyomais réclament justice

Le Coordonateur de cette structure, Jean de Dieu Kilima, qui milite pour la réparation des violations graves de droits de l’homme causées par ces deux pays voisins, afin de contrôler les minerais dans cette province, a circonscrit les faits dans son allocution dont voici la quintessence:

DISCOURS SUR LA COMMEMORATION DE LA GUERRE DE SIX JOURS
Il y a vingt et un an, en juin 2000, la ville de Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) était le théâtre d’affrontements meurtriers entre les armées rwandaise et ougandaise, qui ont fait des milliers de morts pour le contrôle des richesses minières de cette région. Ces deux armées d’occupation avaient envahi l’est de la RDC durant la « deuxième guerre du Congo » (1998-2003) avec l’appui de mouvements rebelles locaux. Elles se sont violemment battues pour le contrôle de Kisangani et des ressources naturelles (l’or et les diamants) des environs.
« Du 5 au 10 juin 2000, l’APR (Armée patriotique rwandaise) et l’UPDF (Uganda People’sDefence Force) se sont affrontés à Kisangani. Les deux camps se sont livrés à des attaques indiscriminées à l’arme lourde, tuant entre 244 et 760 civils selon certaines sources, en blessant plus de 1.000 et provoquant le déplacement de milliers de personnes », indique le rapport MAPPING publié en 2010 par l’ONU et recensant les nombreuses violations des droits de l’homme commises entre 1993 et 2003 en RDC qui sont restées impunis.
« Les deux armées (rwandaise et ougandaise) ont également détruit plus de 400 résidences privées et ont gravement endommagé des biens publics et commerciaux, des lieux de culte, dont la cathédrale catholique Notre-Dame, des établissements consacrés à l’éducation et des établissements sanitaires, dont des hôpitaux », ajoute ce rapport onusien quelque peu tombé dans l’oubli à propos de cette « guerre des six jours ».
Une ONG congolaise de défense des droits de l’homme, le groupe Justice et Libération, estime pour sa part que ces combats à l’armée lourde ont sérieusement sinistré la grande partie de ville de Kisangani avec plus de 6.600 obus tirés et causèrent plus de 1000 de morts et au moins 3.000 blessés, dont une majorité de civils.
Pourtant censées être alliées contre le président Laurent-Désiré Kabila, les forces de Kigali et de Kampala s’étaient battues pour le contrôle de Kisangani, chef-lieu de l’ex Province Orientale à l’époque.
Après six jours de combats, l’APR avait chassé les troupes ougandaises de la troisième ville de la RDC, située à des centaines de kilomètres de leur frontière respective.
Kisangani avait déjà subi des affrontements entre les deux armées en août 1999 et le 5 mai 2000. Mais les affrontements de juin 2000 furent les plus meurtriers.
La RDC qui avait saisi la Cour International de Justice pour qu’elle soit rétablie dans ses droits quant à ce qui concerne la justice et la réparation, cette demande n’est pas encore effective jusqu’à ce jour, malgré la condamnation de la Cour à la partie Ouganda.
Raison pour laquelle le mouvement populaire de commémoration UKUMBUSHO encourage les efforts qui sont fournis par le Chef de l’Etat, Son Excellence Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO qui, depuis son avènement à la tête du pays, et à travers son gouvernement, a débloqué tant soit peu un montant de 1.500.000 dollars pour indemniser une partie des victimes de la guerre de six jours, un pas pour la réparation effective de la justice qui touche le social des victimes et rapproche d’avantage les autorités à la population.
Cependant cet argent destiné aux victimes n’était pas suffisant par rapport aux attentes, aux besoins et au nombre des victimes inscrits dans la liste officielle.
Comme précision, sans compter la ville elle-même et d’autres dégâts collatéraux, la liste officielle des victimes des guerres de Kisangani a 3300 noms avec 3 catégories (A, B et C) :
 La catégorie A est constituée des personnes ayant perdu une partie de leur corps ;
 La catégorie B sont des personnes qui ont perdu les membres de leur famille ;
 La catégorie C sont des personnes qui ont perdu des biens (maison, marchandises et autres).
Tenant compte de tous ces aspects, nous la population de la ville Kisangani et les victimes de la guerre de six jours, réunies au sein du mouvement populaire UKUMBUSHO (souvenirs), en collaboration avec d’autres organisations locales de la Société Civile œuvrant pour la défense et la protection des droits humains, recommandons à Son Excellence Monsieur le Ministre National des Droits Humains :

  1. De peser de votre poids via le gouvernement congolais pour que la communauté internationale :
  • Prenne d’office une résolution créant un Tribunal International pour la RDC sur base du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, afin de juger les personnes présumées responsables de violations graves de droit de l’homme et de droit international humanitaire commises en RDC en général et dans la ville de Kisangani en particulier ;
  • Reconnaisse à travers une journée internationale le crime de guerre et le crime contre l’humanité commis dans la ville de Kisangani (Lobbying du Ministre National des Droits Humains).
  1. De plaider auprès du gouvernement central pour qu’une mesure de réparations durables, totales et définitives soit mise en place. Ladite mesure tiendra compte :
  • D’un projet de la reconstruction de la ville de Kisangani qui a longtemps souffert des différentes guerres et combats meurtriers depuis les années 60, juste après l’indépendance (l’argent pour reconstruire la ville martyre viendra en totalité de la somme que l’Ouganda doit à la RDC sur le dossier pendant à la Cour Internationale de Justice, CIJ) ;
  • D’une stratégie pour finaliser l’affaire pendante entre la RDC contre l’Ouganda à la CIJ, puis commencer le processus de l’indemnisation ;
  • D’une reconnaissance des différentes guerres de Kisangani par l’Etat Congolais et l’instauration d’une journée nationale de la commémoration fériée ;
  • De la construction d’un édifice mémorial pour honorer la mémoire de toutes les personnes tuées pendant les différentes guerres de Kisangani ;
  • De la construction et de la transformation de cimetière de la guerre de six jours et de la Place des Martyrs de Kisangani aux grands sites touristiques.
    Fait à Kisangani, le 05/06/2021
    Pour UKUMBUSHO Jean de Dieu KILIMA
    Coordonnateur Général

Une conférencedébat sur la guerre de six jours

Une assistance très attentive

Une journée scientifique est prévue ce lundi 7 juin à l’amphithéâtre de l’université de Kisangani dont voici le programme.

UKUMBUSHO 1ere édition à Kisangani

Commémoration de la guerre de six jours.

Ce lundi, à 11h,une conférence débat est prévue à l’amphithéâtre de L’UNIKIS.

Les intervenants :
1)Prof MAINDO
2)Prof MATATA
3)Me BANWITIYA

En cete période où la Rdc assure la Présidence de l’Union Africaine cette question devrait être soulevée par le Chef de l’état Félix Tshisekedi pour faire pression sur les deux pays concernés mais cela n’est pas le cas.

Jacques Kalokola

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